• Comment l'Europe détruit l'agriculture Roumaine
     

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  • Le Temps des Biomaîtres

    Synopsis SytiNet : Nos dirigeants ont prévu de rendre la biométrie omniprésente dans les années qui viennent. Elle est déjà utilisée dans les entreprises, les prisons, les transports, les écoles, pour les cartes d’identité et les passeports. Une prochaine étape sera de l’utiliser pour les paiements électroniques, dans les magasins ou chez soi, pour les achats effectués sur Internet, et plus généralement pour tout ce qui nécessite une identification.

    Notre identité sera alors réduite à un corps scanné et utilisé comme un objet, marchandise parmi d’autres.

    L’envahissement de nos vies par la biométrie est le résultat du « sécuritarisme » et de l’instrumentalisation de la peur afin de nous entrainer vers un type de société qui n’a plus rien à voir avec une démocratie.

    La biométrie a aussi pour but d’augmenter les profits des multinationales de l’armement, comme Thales et Sagem. En quête de nouveaux débouchés depuis la fin de la guerre froide, ces entreprises ont trouvé un nouveau filon très lucratif avec la sécurité intérieure, en faisant acheter aux gouvernements des technologies pour contrôler et traquer ses citoyens, avec la biométrie, la vidéosurveillance, les logiciels d’identification et de surveillance des foules, les radars pour la répression routière, les armes « non létales« , etc.

    Voici un très bon documentaire d’Arte sur le sujet,  » Le Temps des Biomaîtres « …

    Première partie

    Deuxième partie

    Troisième partie


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  • USA : Milices prêtes à tirer

    Le rapport annuel du Southern Poverty Law Center (SPLC, un des organismes de défense des droits civiques les plus importants aux Etats-Unis) a fait l’effet d’une bombe. Intitulé « Rage in the Right » (que l’on pourrait traduire par « la droite rageuse »), il y recense une expansion rapide du nombre de milices : près de 250% d’augmentation de 2008 à 2009. Ces chiffres illustrent, selon le SPLC, une augmentation des signes de radicalisation omniprésente. Du mouvement des Tea Party aux milices paramilitaires, tour d’horizon d’une Amérique dangereuse : celle de la peur, de la colère, et de la haine.

    Contre le New World Order

    N’en déplaise au chapelier fou, ce mouvement n’a pas pour but de promouvoir les salons de thé improvisés. Depuis un peu plus d’un an, des Tea Party se forment de manière exponentielle à travers les Etats-Unis, sur le terreau fertile de la crise économique et du changement politique. Ils forment une organisation assez disparate, sans leader unique, mais partagent plusieurs idées, assumées ou non. Tous sont contre les taxes, contre le gouvernement fédéral, et tous se disent défenseurs de la Constitution face à la conspiration qui réunit gouvernements, banques et élites dans un Nouvel Ordre Mondial (New World Order).

    Grands amateurs de théories du complot, ils rassemblent les conservateurs de tous poils, autour d’un mot d’ordre : l’autonomie face à un gouvernement qui magouillerait avec les banques. Dans les meeting des différents Tea Party, on peut croiser des Birthers (convaincus qu’Obama n’est pas né aux USA, donc inéligible, donc illégitime), des survivalistes (Tous aux abris) des Oath Keepers (persuadés que l’Etat fédéral construit des camps pour enfermer les dissidents du New World Order), des pro life et bien sur des membres de « hate groups », suprématistes blancs…Tout le gratin de l’extrême droite se presse aux portes des conventions.

    La petite bébête qui monte…

    Si certains Républicains font ouvertement du pied à ce rassemblement en pleine croissance, on ne peut pas dire que l’affection soit toujours mutuelle. Pour les Tea Party, Démocrates et Républicains sont souvent à mettre dans le même sac : des partis usurpatoires, marionnettes d’un système défaillant. Certaines personnalités trouvent toutefois grâce à leurs yeux, comme Michele Bachmann ou Sarah Palin (cf « Des drôles de dames très (à)droites » ). En dehors de la récession, un autre élément qui a favorisé la recrudescence des Tea Party est la visibilité médiatique qui leur a été accordée par les « mass media », Fox News en tête. Ils ont aussi largement mis à profit les réseaux sociaux et Internet en général (Infowars, ResistNet, John Birch Society, etc..)

    Si vous doutez encore de l’importance qu’ont pris ces groupes, le sondage Wall Street Journal/ NBC News publié en décembre dernier devrait achever de vous convaincre : 41% des sondés avait une opinion très ou assez favorable des Tea Party, contre 35% pour les Démocrates et 28 pour les Républicains. Il ne s’agit donc pas d’une frange marginale de la population. Quant à la dangerosité du mouvement, l’attaque d’un centre des impôts (IRS) par Joseph Stack en février dernier l’a prouvé dans les faits.

    Milices prêtes à tirer

    Les relations des groupes Tea Party avec les milices ne sont que semi voilées. S’ils ne les proclament pas à voix haute, les liens idéologiques qui les unissent sont évidents : théories du complot, défiance vis-à-vis du gouvernement fédéral, relents séparatistes et racistes. Les milices patriotes activistes sont passées de 149 en 2008 à 512 en 2009. Comme le rappelle un blogueur américain, il n’y a rien de surprenant à ce regain. La tradition américaine de conquête, alliée à un statut constitutionnel de la possession d’armes à feu, en font le pays de tous les possibles pour ces apprentis insurgés.

    La dernière vague de création de milices s’était soldée, dans le milieu des années 90 par l’attaque à la bombe d’un bâtiment fédéral à Oklahoma City par Timothy McVeigh. Bilan : 168 morts, et le démantèlement de nombreuses organisations paramilitaires. L’étude publiée par le SPLC montre que ces groupements recrutent désormais largement au sein des forces de l’ordre : militaires, sheriffs, anciens marines…Le SPLC a par ailleurs rassemblé des exemples de violences émanant de la droite radicale depuis l’élection d’Obama : on y trouve les meurtres de six représentants de la loi, ainsi que de nombreux complots avortés visant l’administration, des installations nucléaires ou le président lui-même. Pour les miliciens, « un citoyen armé et entraîné est un bon citoyen ».

    Bon nombre des membres du mouvement Tea Party racontent leur adhésion comme un « réveil », provoqué par les pertes d’emplois et de logements dans leur entourage. Ainsi, la montée de l’extrême droite serait une corollaire de l’effondrement économique du géant américain : la peur et la colère face à la misère ont mené, comme souvent, à la recherche de boucs émissaires, et donc à la haine. L’histoire ne se répète pas, elle bégaie…


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  • George Soros, la crise de l’euro et le nouvel ordre économique mondial

    Selon le « Wall Street Journal » des « hedge funds » emblématiques – Soros Fund Management en tête – se sont accordés sur un net déclin de l’euro par rapport au dollar. Ils visent, à terme, la parité dans le cadre d’un scénario de crise majeure de l’Union européenne. La semaine s’annonce cruciale pour la Grèce et l’Europe, qui s’enfoncent dans la crise.

    soros

    Des dirigeants de hedge funds majeurs se sont accordés lors d’un dîner discret à Manhattan pour parier gros sur la baisse de l’euro, selon le Wall Street journal de vendredi dernier. Parmi eux, le milliardaire américain George Soros.

    Ce dîner a eu lieu à Manhattan en décembre dernier, et une sorte de consensus se serait dégagé : «L’euro doit revenir à la parité un pour un face au dollar» auraient-ils évoqué, selon le quotidien financier.

    Leur poids énormes sur les échanges internationaux pourraient bien expliquer une bonne partie du recul de la monnaie européenne : depuis début février, le change est passé de 1,39 à 1,36 dollar, soit un recul de plus de 2%. Notons qu’en décembre 2009, l’euro valait encore 1,51 dollar. Ainsi, le billet vert s’est apprécié de 10%.

    sur le marché des changes, appelé chez les professionnels le Forex (pour Foreign Exchange), il est possible de miser cent fois sa mise. C’est l’effet de levier. Autrement dit, avec 10.000 euros, n’importe quel investisseur qui travaille sur les devises peut engager 1.000.000 euros sur le marché. Ainsi, les gains – ou les pertes – peuvent être exponentiels. Selon le Wall Street Journal, ces géants auraient parié avec des effets de levier 20.

    Par exemple, si George Soros – célèbre pour avoir fait «sauter» la banque d’Angleterre le mercredi noir du 16 septembre 1992 en pariant à la baisse sur la livre sterling – décide de mettre sur la table 10 millions de dollars sur une position courte sur l’euro (pari à la baisse), il spécule en fait avec 200 millions de dollars. Or, si le taux de change recule de 10%, comme cela a été le cas ces trois derniers mois, George Soros aura gagné quelque 20 millions d’euros sur ce trade. En excluant les 10 millions qu’il a engagé au début, il reste dans sa poche quelques 10 millions d’euros. Taux de rendement : 100% en trois mois !

    En trois mois de crise de l’euro, les « hedge fund » qui sont à l’origine des spéculations* auraient engendrés plus de trois milliards de dollars de bénéfices, ajoute encore le Wall Street journal.

    Difficile de ne pas voir, dans cette action qui consiste à ramener l’euro à une valeur équivalente à celle du dollar, les prémices de l’instauration d’un bloc euro-atlantique unifié, c’est à dire une monnaie commune, pour lequel le Parlement européen a déjà adopté une résolution le 26 mars 2009 traitant de « l’état des relations transatlantiques après les élections qui ont eu lieu aux États-Unis » (lire sur ce sujet l’article de Pierre Hillard sur le Réseau Voltaire).

    Dans l’impasse

    La situation de la dette grecque ne cesse de se dégrader. Vendredi dernier, les agences de notation ont mis en garde le pays sur une éventuelle dégradation de sa note, avec le risque de tomber dans la catégorie peu flatteuse « Investissement spéculatif ». Standard & Poor’s fixe cette échéance d’ici deux semaines. Moody’s est plus évasif. Un ultimatum a été donné au 16 mars à la Grèce pour peaufiner ses mesures et réduire son déficit budgétaire.

    Compte tenu de la situation sociale explosive dans son pays, le premier ministre grec n’a aucune marge de manœuvre possible. La seule solution pourrait pourrait provenir d’une aide des pays de la zone euro.

    De fait, la Grèce est aujourd’hui dans une impasse financière. En quête d’argent frais pour refinancer ses 22 milliards d’euros de dette qui arrivent à échéance en avril-mai, Athènes a dû renoncer, la semaine dernière, à lancer un emprunt obligataire de 5 milliards d’euros. Aucune institution n’a concédé à lui accorder ce montant.

    L’Union européenne demande plus à la Grèce

    A l’issue d’une journée de négociations avec les dirigeants grecs, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a estimé que les marchés financiers seraient convaincus que la Grèce atteindrait ses objectifs de réduction de ses déficits une fois qu’ils auraient vu des nouvelles mesures précises.

    Quelques heures plus tard, le secrétariat du Premier ministre grec Georges Papandréou annonçait un conseil des ministres pour mercredi « pour prendre des décisions sur l’économie ».

    Cette annonce suggère que de nouvelles mesures d’économies pourraient être annoncées dans le but d’obtenir en échange le soutien financier de l’UE, sans doute via la garantie d’émissions obligataires.

    Néanmoins, comme nous l’indiquions dans notre article du 26 février dernier, demander à la Grèce d’amplifier encore les réformes dans le but de réduire son déficit ne pourra pas être tenable pour Athènes, dans un pays se trouve déjà à la limite de l’explosion sociale.

    Par ailleurs, Les restrictions qui sont envisagées, qu’elles touchent les retraites, la couverture maladie, les allocations chômage ou les mesures d’aide sociale, de même qu’une augmentation des impôts, ont en commun de toutes diminuer le pouvoir d’achat global et donc de porter un coup supplémentaire à la croissance, accentuant les tendances déflationnistes. Ce mesures ne seront pas des solutions mais contribueront encore à aggraver la crise.


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    la contre-révolution libérale

     



    A la fin des années 60, le pouvoir des "Maitres du Monde" a vacillé pour la première fois... et aussi pour la dernière fois.

    Simultanément dans plusieurs pays du Monde, des mouvements de masse spontanés engendrés par des causes différentes avaient en commun d'exprimer au même moment une révolte contre le pouvoir et l'ordre établi.

    Aux Etats-Unis, la révolte des étudiants contre la guerre au Viet-Nam.

    En France, Mai 68 et la révolte de la jeunesse contre le manque de libertés et l'atmosphère étouffante de la France des années De Gaulle, et une contestation de la "société de consommation".

    En Tchécoslovaquie, la révolte contre l'ordre communiste imposé par l'Union Soviétique.

    1968 fut une révolution politique, mais aussi culturelle, avec des centaines d'artistes, musiciens, cinéastes, philosophes, écrivains qui inventaient une nouvelle manière de voir le monde, de ressentir les choses, et de les exprimer, autour de valeurs à l'opposé du conditionnement social.

    Les élites dirigeantes ont d'abord été sous le choc de cette révolution qu'ils n'avaient pas vu venir, et qui menaçait directement leur emprise sur la société et leur système de contrôle par le travail, la consommation et le divertissement.

    Il leur fallut 4 années pour mettre au point leur réponse, dont le but était de neutraliser la contestation sociale, et de la rendre de plus en plus difficile à l'avenir.




    Puisque la jeunesse dénigrait la consommation le travail et l'argent, le meilleur moyen de les rendre à nouveau désirables était d'en organiser le manque.

    Par ailleurs, il fallait contrer la montée des revendications syndicales et renverser le rapport de force entre l'entreprise et les salariés. La solution était d'organiser un chômage massif et permanent, afin que chaque salarié vive sous la pression et la peur du chômage.

    C'est ainsi que fut décidée et montée de toutes pièces la "crise du pétrole" de 1973. La cause officielle fut l'embargo sur le pétrole décidé par les pays arabes en représailles contre l'Occident après la guerre du Kippour. Le doublement des prix du pétrole a provoqué une crise économique mondiale. Ce qui est moins connu est cette hausse des prix résultait d'un accord conclu entre les Maitres du Monde (via la CIA), les multinationales pétrolières, et les pays producteurs. Chacun y trouvait son compte. Les pays producteurs augmentaient considérablement leurs revenus, les compagnies pétrolières augmentaient également leurs profits (leur rémunération est calculée en pourcentage par rapport au prix du brut), et les Maitres du Monde obtenaient la crise nécessaire à la réalisation de leur Plan. Un homme a joué un rôle-clé pour s'assurer la collaboration des pays producteurs: George H.W. Bush, le père de George W. Bush. Depuis la fin des années 50, il travaillait officieusement pour la CIA, tout en dirigeant une société pétrolière qu'il avait créé au Texas, la Zapatta Petroleum, également utilisée comme couverture par la CIA, et grâce à laquelle il avait établi des relations personnelles étroites avec les dirigeants des pays du Golfe, en particulier ceux de l'Arabie Saoudite.

    La "crise économique" fournit le prétexte pour "dégraisser" massivement les effectifs des entreprises, en remplaçant les salariés par des robots et des ordinateurs. La diminution du nombre de salariés et la quasi-disparition des ouvriers a permis de réduire fortement le nombre de salariés syndiqués. Et ceux qui restaient étaient contraints d'accepter le gel de leur salaire, au nom des "efforts" que les gouvernements demandaient aux citoyens pour "sortir de la crise".

    Pendant ce temps, les grandes entreprises ont multiplié leurs profits de façon astronomique. Malgré tout, il était nécessaire de faire croire aux populations que la crise continuait, afin de justifier le chômage massif et le gel des salaires. Les dirigeants politiques ont continué à parler de "crise" jusqu'en 1992, lorsque les profits avaient atteints de tels niveaux qu'il était impossible d'utiliser ce subterfuge plus longtemps.



    Pour appliquer leur Plan, les Maitres du Monde devaient changer les gouvernants encore majoritairement partisans de l'Etat-Providence, en les remplaçant par des "agents" dévoués au Plan. La "crise économique" avait permis de créer des difficultés économiques propices à une alternance politique, en proposant aux électeurs une idéologie nouvelle (le libéralisme) qui permettait de faire croire que les problèmes économiques pouvaient être résolus comme par magie en réduisant le poids de l'état, en donnant une liberté totale aux entreprises, et en réduisant leurs impôts ainsi que ceux des classes les plus favorisées.

    Au début des années 1980, les principaux pays occidentaux sont passés sous le contrôle des "agents" de l'idéologie libérale, avec Ronald Reagan aux Etats-Unis, Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, Giscard et Raymond Barre en France, Giulio Andreotti en Italie, Helmut Kohl en Allemagne. Tous ont appliqué de manière synchronisée la même politique, en disant à leur population que cette politique était "la seule possible" pour être "plus compétitif", retrouver la "croissance" et "sortir de la crise". Par la suite, la croissance est revenue, mais uniquement pour les bénéfices des entreprises, sans que les salariés en profitent. Pour eux, la "crise" n'a jamais cessé.

    Cette première phase de restructuration mondiale s'est achevée avec succès au début des années 1990, avec un bouquet final: la fin de l'Union Soviétique en 1991. Grâce au travail de sape de leur agent Boris Eltsine, les Etats-Unis avaient réussi à faire chuter Gorbatchev, artisan de la démocratisation du bloc de l'est et de la chute du mur à Berlin, mais qui avait le tort de proposer une alternative au libéralisme, avec une "troisième voie" entre capitalisme et communisme.

    En 1991, tout était prêt pour le lancement de la 2è grande phase du Plan: le Nouvel Ordre Mondial, proclamé par George Bush père à l'occasion de la première guerre contre l'Irak.

    Ce "nouvel ordre mondial" allait rapidement se traduire par ce qu'on allait appeler la "mondialisation", c'est à dire la suppression des barrières douanières pour les marchandises et les capitaux. Ce fut réalisé en 1995, en même temps que la création de l'OMC qui est fonctionellement le ministère mondial du commerce. Dès lors, il n'y avait plus aucun obstacle aux "délocalisations", le moyen ultime pour instituer un nouvel esclavage, grâce à un marché de travail mondialisé où les salariés occidentaux seraient directement en concurrence avec les salariés sous-payés des "pays émergents", cette concurrence engendrant une baisse spectaculaire du "coût du travail", et une augmentation sans précédent des profits (principe des vases communiquants).


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  • Armes de guerre pharmacologiques

    par Steve Wright

    La guerre contre les esprits est parfois plus qu’une métaphore. Une fois militarisées, les innovations apportées par les neurosciences et la recherche pharmacologique permettent d’envisager des armes radicalement nouvelles. Certaines sont déjà employées sur le champ de bataille en Irak, et, au nom de l’antiterrorisme, les recherches se poursuivent tous azimuts en utilisant une brèche de la convention sur les armes chimiques. Sans que certains scientifiques aient conscience des responsabilités qu’ils assument.

    Archive d’août 2007

    La pharmacologie de guerre est inéluctable. C’est du moins le constat qu’établit l’Association médicale britannique (BMA) dans son récent rapport sur l’utilisation de médicaments comme armes (1).

    Il y a déjà une quarantaine d’années que les médicaments sont étudiés pour leurs possibilités de transformation en armes de guerre. Du célèbre LSD au gaz BZ, diverses drogues militaires ont été testées sur les humains ; le gaz CS a été utilisé à grande échelle durant la guerre du Vietnam. Bonfire, un programme soviétique secret, a tenté de transformer en armes des hormones humaines responsables de certaines des principales fonctions du corps. On ne compte plus les produits chimiques utilisés lors des interrogatoires, ni les diverses substances psychoactives ou paralysantes employées pour inhiber les transmissions nerveuses, infliger la douleur ou causer des irritations (2).

    En raison de la nature extrêmement technique de ces recherches, les débats sont restés confinés aux organismes spécialisés dans les armes non conventionnelles, comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le Harvard-Sussex Programme sur les armes chimiques et bactériologiques et l’organisation Pugwash (3). Cependant, la révolution des connaissances dans les sciences de la vie a transformé du tout au tout les attentes et les capacités des militaires en matière d’armement biochimique.

    Les neurosciences modernes ouvrent des perspectives inimaginables. On sait désormais reprogrammer des molécules pour qu’elles ciblent certains mécanismes régulant le fonctionnement neuronal ou le rythme cardiaque. Ce qui relevait de l’expérience lourde est de plus en plus informatisé, et les composés bioactifs les plus prometteurs peuvent être identifiés et testés à une vitesse prodigieuse. Ces prouesses, qui font les beaux jours des « jeunes pousses » pharmaceutiques et offrent des espoirs de traitement pour des maladies jusqu’ici incurables, intéressent aussi les militaires.

    Supprimer le sentiment de culpabilité

    Ce n’est pas exclusivement aux ennemis et opposants qu’est destinée l’application sécuritaire des neurosciences. En Irak, les Etats-Unis et leurs alliés utilisent des drogues permettant d’améliorer la vigilance de leurs soldats. Dans un avenir proche, nous verrons des troupes partir au combat chargées de médicaments accroissant leur agressivité, ainsi que leur résistance à la peur, à la douleur et à la fatigue (4). La suppression des souvenirs est un des objectifs à portée de main de la pharmacologie ; ce n’est plus de la science-fiction que d’envisager, sur le champ de bataille, un personnel militaire au sentiment de culpabilité supprimé par des drogues, et protégé du stress post-traumatique par un effacement sélectif de la mémoire.

    La tentation économique est forte, surtout quand on sait que les séquelles mentales de la guerre concernent cinq fois plus de soldats que les souffrances physiques, et coûtent une fortune à l’armée.

    Le rapport de la BMA donne donc l’alerte : en dépit des conventions interdisant les armes biologiques et chimiques, les gouvernements « font preuve d’un intérêt considérable pour les possibilités d’usage des drogues comme armes ». Une part de cet intérêt provient de la quête d’armes non létales (lire « Vers des tranquillisants de combat »).

    En 1999, la commission des affaires étrangères, de la sécurité et de la politique de défense du Parlement européen avait réclamé « un accord international visant à interdire au niveau global tout projet de recherche et de développement, tant militaire que civil, qui vise à appliquer la connaissance des processus du fonctionnement du cerveau humain dans les domaines chimique, électrique, des ondes sonores ou autres au développement d’armes, ce qui pourrait ouvrir la porte à toute forme de manipulation de l’homme (5) ». Les attentats du 11 septembre 2001 ont mis fin à cette volonté de contrôle démocratique des technologies de sécurité. Le complexe sécuritaro-industriel s’est retrouvé seul pilote à bord, avec des budgets illimités (6).

    Pour la BMA, l’utilisation d’armes pharmacologiques non létales « est simplement impossible sans engendrer une mortalité significative dans la population cible. L’agent [chimique] qui permettrait de provoquer une incapacité (…) sans risque de décès dans une situation tactique n’existe pas, et a peu de chances de voir le jour dans un avenir proche ».

    Le rapport fait état d’un spectre très large de craintes, concernant : les personnels de santé qui participeraient à l’élaboration ou à l’exécution d’une attaque médicalisée ; la collecte de données sur les effets de ces médicaments ; le rôle de la médecine et de la connaissance médicale dans le but de développer des armes ; le double rôle des médecins s’ils devaient, d’un côté, « ne pas nuire » et, de l’autre, défendre la sécurité nationale ; le rôle des professionnels de santé dans la mise à l’écart du droit international.

    Ces inquiétudes ont trouvé une illustration frappante dans l’assaut d’un théâtre de Moscou par les forces spéciales russes le 23 octobre 2002. Plus de cent trente des neuf cent douze otages périrent (un taux de mortalité supérieur à celui du combat de terrain, où il est en moyenne de un pour seize). Accusées d’avoir maquillé les certificats de décès, les autorités n’ont toujours pas dévoilé le nom de l’agent chimique employé lors de l’assaut. Un collectif a dénombré plus de cent soixante-quatorze morts et des séquelles irréversibles parmi les survivants (7). De surcroît, la liquidation de tous les terroristes tchétchènes présumés renforce l’idée que l’utilisation de gaz facilite les exécutions arbitraires et évite le recours à la justice.

    Le rapport de la BMA exprime aussi la crainte que la dépendance des fabricants d’armes vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique contribue à abaisser le niveau d’exigence de qualité et de sécurité appliqué aux médicaments. Ecartées pour cause d’effets secondaires indésirables, des milliers de molécules dorment sur les étagères des laboratoires. Elles pourraient être recyclées (8), les recherches relancées, et les essais cliniques délocalisés vers des pays moins regardants. Dès lors que ces substances auront droit de cité dans les opérations de contre-terrorisme, le marché connaîtra une évolution florissante.

    L’inventivité concerne aussi la distribution des médicaments : mortier dispersant de grandes quantités d’agent chimique, pistolets de paintball modifiés (9), granules libérant l’agent chimique lorsqu’on les piétine, véhicules robotisés… A qui, au passage, pourra-t-on imputer la mort d’un passant aspergé de gaz incapacitant par un robot « autonome » piloté par un algorithme de décision ?

    Les conséquences peuvent aller des blessures immédiates à l’apparition de cancers à un horizon de… vingt ans, en passant par des scénarios de ciblage génétique ou de contrôle des émotions, de la fertilité ou du système immunitaire des populations. Le projet Sunshine, élaboré par un groupe spécialisé dans l’information sur les armes biologiques, a récemment mis au jour des documents de l’armée de l’air américaine, laquelle, dès 1994, envisageait de mener des recherches sur le concept « déplaisant mais complètement non létal d’aphrodisiaques forts, surtout s’ils provoquent des comportements homosexuels (10) ». Comment le monde réagira-t-il si un Etat militaire utilise ce type de drogue ?

    Il paraît d’autant plus important de stopper ces recherches que rien ne garantit que ces armes, une fois développées, resteront aux mains d’Etats « responsables ». Mais ne sont-elles pas déjà interdites par la convention sur les armes chimiques, entrée en vigueur en 1997 ? C’est là que le bât blesse : une disposition – art. II.9 (d) – de celle-ci autorise en effet ces armes dans certains cas. Essentiellement pour préserver la peine de mort par injection et le maintien de l’ordre par recours aux gaz lacrymogènes. Mais cette disposition crée ainsi une faille dans laquelle l’antiterrorisme s’est engouffré.

    Les négociateurs qui, au cours de l’année 2008, vont procéder à l’évaluation et à la révision de la convention affrontent une lourde responsabilité, car ces recherches ouvrent la voie à de nouvelles approches répressives pour gérer la contestation. Si elles ne sont pas très strictement encadrées, de nombreux laboratoires se lanceront dans la fabrication de nouvelles armes pharmacologiques.

    Dans une période marquée par la violation des normes internationales, des civils et des combattants risquent d’être bientôt visés collectivement par ces armes de nouveau type. Des commandos spéciaux se chargeant ensuite de procéder à des exécutions extrajudiciaires ciblées, au milieu d’une foule en état de choc.


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  • « La Stratégie du Choc » va encore frapper !

    Depuis le succès de son livre No Logo, publié en 2000, Naomi klein est devenue une sorte d’icône de la lutte contre un « système mondialisé de prédation économique ». Elle décrit la mise en place méthodique et le fonctionnement brutal de ce système dans « La Stratégie du choc » (The Shock doctrine) paru en 2007.
    Un documentaire basé sur le best-seller de Naomi klein a depuis vu le jour sous la direction de Michael Winterbottom et Mat Whitecross. La Stratégie du choc sort au cinéma ce mercredi 3 mars.
     
     
    Naomi Klein, son parcours et son livre à l’origine du documentaire
    Naomi klein - La Stratégie du Choc
     
     
     Naomi Klein est née à Montréal en 1970, le Canada étant devenu la patrie d’adoption de ses parents, qui avaient fuit les Etats-Unis en signe de protestation contre la guerre du Viêt Nam. Elle est devenue journaliste, écrivain et cinéaste. Le succès mondial de son livre No Logo va lui donner le statut de figure de proue du militantisme altermondialiste.
     
     
     
     Dans No Logo, paru en 2000, elle dénonce le cynisme des multinationales qui sous-traitent la confection de leurs produits, essentiellement dans les pays du Sud, où la main d’oeuvre y est bon marché et la réglementation (en matière de sécurité, de droits des salariés, de conditions de travail, de protection de l’environnement,...) quasiment inexistante. De là naît un mécanisme de concentration de ces multinationales, qui imposent un modèle économique engendrant localement une recrudescence des emplois précaires, tout en aliénant les consommateurs à leurs marques. En effet, les gains engrangés par ces multinationales sont utilisés pour développer le marketing à outrance et organiser une véritable guerre pour installer leurs marques dans pratiquement chaque parcelle de la vie de tout un chacun (les écoles ne faisant pas exception).
    Le livre aura un véritable succès et fera connaître Naomi Klein dans le monde entier.
     

    En 2004 elle réalise The Take qui raconte le combat de trente ouvriers mis au chômage suite à la crise économique argentine de 2001. Un combat face à leurs anciens patrons et face aux banquiers, pour prendre le contrôle de leur usine et sauver leurs emplois...

     
    La Stratégie du Choc paraît en 2007 et s’attaque à ce que Naomi Klein appelle le capitalisme du désastre. Pour elle il est évident que ce capitalisme dévoyé profite du moindre désastre naturel, attentat, coup d’état, bouleversement politique, économique ou social, pour imposer des réformes économiques radicales. L’état de stupeur généralisée qui suit ces désastres étant mis à profit, pour réduire drastiquement les prérogatives de l’Etat, faire des coupes sombres dans les dépenses sociales et laisser le champ libre aux multinationales dans leurs activités de captation des richesses, d’exploitation de la main d’oeuvre et d’aliénation du consommateur.
     
    Elle explique ce processus dans cette interview vidéo en trois parties proposée par La Télé Libre en 2009, et dans cet entretien paru dans Les Inrockuptibles en 2008 :
     

     

     

     
     
     
    Comment l’idée de travailler sur les chocs et désastres vous est-elle venue ?
    Lors de mes recherches en Irak. L’invasion américaine a clairement permis la thérapie de choc économique menée par Paul Bremer (administrateur du pays de 2003 à 2005 - ndlr). C’est vrai aussi pour la Banque mondiale après le tsunami, ou l’administration Bush après l’ouragan Katrina. Le titre initial n’était pas The Shock Doctrine mais « Blank is beautiful » (« Le vide est magnifique »), un jeu de mots autour de l’idée qu’un désastre crée un retour à un état vierge qui permettrait la construction d’une nouvelle société.
     
    Vous expliquez que le Chili a joué un rôle important pour la mise en place de ce capitalisme du désastre…
    C’est le premier pays à avoir adopté une politique néolibérale. Dans les années 1970, au Chili comme en Argentine, le principal outil utilisé pour imposer une thérapie de choc fut la torture. Il y a un lien entre l’installation de régimes autoritaires de ces pays et la première étape du néolibéralisme. Les idéologues de l’université de Chicago, Milton Friedman et ses « Chicago boys », conseillaient Pinochet. Ils sont complices de la mise en place de la dictature, dont ils ont tiré profit pour tester leurs théories. Dans un premier temps, les seuls pays à les avoir acceptées furent des dictatures qui se faisaient appeler démocraties. Cette première étape a permis la transition de leurs théories en pays démocratiques. En 1985, la Bolivie fut le premier pays sud-américain à adopter la thérapie de choc économique sans être une dictature.
     
    Quelle influence Milton Friedman garde-t-il dans les universités américaines ?
    C’est une figure très respectée. En ce moment, ses fans sont soucieux de protéger son héritage. Un étudiant vient de me transférer un mail du président de l’université de Chicago dans lequel il annonçait la création de l’institut Milton Friedman. Il y a deux semaines, l’institut Cato, un think tank de Washington, a décerné le Milton Friedman Freedom Fighter Award,doté de 500 000 dollars, à un étudiant vénézuélien de 23 ans qui est un des principaux organisateurs de la campagne anti-Chavez.
     
    Le capitalisme modéré est-il incapable de proposer des alternatives lors des crises ?
    Dans ces moments-là, les propositions alternatives manquent de conviction. Le poète Yeats écrivait « the best lack all conviction, while the worst are full of passionnate intensity » (« les meilleurs manquent de toute conviction alors que les pires débordent d’intensité passionnée »). Ce fut le cas après l’ouragan Katrina. C’est tristement ironique car cette catastrophe est une conséquence du capitalisme : le réchauffement climatique augmente le nombre et l’intensité des ouragans ; les infrastructures de mauvaise qualité écroulées sont les résultats de trente ans de guerre contre la sphère publique. En Europe notamment, certains pensaient que cela allait réveiller la gauche américaine. Mais l’administration Bush et ses amis n’ont pas perdu une seconde pour se saisir de l’opportunité et finir le job : éliminer le secteur public de la Nouvelle-Orléans. Les progressistes ont bien tenté de dénoncer la relation entre l’ouragan et le réchauffement climatique mais ils se sont vu rétorquer : « Ne politisez pas la tragédie ! ». Alors les progressistes ont abandonné la ville. Barack Obama ne s’en est même pas approché.
     
    Quels effets pourraient produire sur la Chine le récent tremblement de terre de la province du Sichuan ?
    La Chine, c’est un peu comme le Chili. Ils n’ont pas besoin de crises car ils ont déjà la terreur. Dans le livre, je raconte que le massacre de Tiananmen a constitué un choc pour signifier à la population que les résistants à la dictature seraient écrasés. Le gouvernement a peur des désastres naturels car tout doit être sous contrôle, les désastres comme les manifestations. C’est pourquoi les autorités sont intervenues rapidement après le tremblement de terre. Aujourd’hui, la Chine est le plus grand marché de la surveillance.
     
    Avez-vous l’impression, comme nombre d’observateurs, que le mouvement altermondialiste est en perte de vitesse ?
    En 2000-2001, nous pouvions parler d’un mouvement global. Ce moment a changé les choses. En Amérique latine, il est plus fort que jamais. Aux Etats-Unis et au Canada, le mouvement dénonçait l’économie, il est aujourd’hui centré sur la guerre. C’est pour cela que je fais le lien entre les deux dans mon livre. En France, la résistance a toujours été spécifique, dans la continuité de mouvements antérieurs, alors qu’ailleurs le mouvement était mené par des plus jeunes. En même temps, il est vrai que vous avez des mouvements étudiants incroyables. Dans beaucoup de pays, la gauche est tellement faible que cela a permis la création de nouveaux mouvements, ce qui a moins été le cas de la France où la gauche reste forte.
     
    Vos ouvrages font office de manifestes. Assumez-vous ce statut ?
    Je ne sais pas où les gens vont chercher cette idée que j’écris des manifestes. [...]
    La Stratégie du Choc s’attache à raconter l’histoire non officielle. No Logo n’a rien à voir avec un manifeste qui dirait : « Ceci est notre monde parfait ». Ma façon d’être une activiste est de faire du journalisme. Avec mon équipe de chercheurs, nous sommes particulièrement attentifs à ne pas faire d’erreur pour ne pas être poursuivis. Le plus dur n’est pas de dévoiler des documents secrets mais plutôt de passer du temps à lire des documents bancaires très ennuyeux (rires) ! Je fais du journalisme à l’ancienne et je suis plus pragmatique qu’utopiste. L’important est de protéger ce qui est bon - nos systèmes publics de santé, d’éducation, les médias indépendants - d’en agrandir les espaces et de faire une société plus humaine.
    Aujourd’hui, dans le contexte de la crise alimentaire, il faut se battre contre les grosses compagnies agroalimentaires qui brevètent les semences de céréales adaptées au changement climatique. Sinon on se dirige vers une issue terrifiante : à l’identique de celle de l’épidémie du sida en Afrique, où les gens sont morts parce que les compagnies pharmaceutiques avaient breveté les médicaments. Ils les ont laissés mourir.
     
    Cela vous inquiète-t-il que le réchauffement climatique soit source de profit ?
    Il vient de se passer une chose importante en Equateur. Le président de gauche Rafael Correa réclamait une taxe sur les profits des pipelines qui traversent l’Amazonie afin de financer la santé et l’éducation. Or il s’est heurté à l’opposition d’un mouvement indigène très organisé qui réclame le départ des compagnies pétrolières et l’arrêt des extractions. Ce groupe refuse un modèle qui participe au réchauffement climatique, quitte à faire une croix sur une politique redistributive. Ce débat est excitant car il va à l’encontre des réponses actuelles au réchauffement climatique, comme la taxe carbone ou le marché de la pollution.
     
    Vos détracteurs ont critiqué le lien fait entre torture, psychiatrie et économie ainsi qu’une vision complotiste.
    Que répondez-vous à ces critiques ?
    Je n’ai pas inventé ce lien. Ce sont les économistes qui appellent leurs travaux « traitement de choc », « thérapie de choc ». Cela fait enrager l’establishment économique que je confronte leurs métaphores à la réalité, mais je ne dis pas que ce sont des tortionnaires. Certains déforment mes déclarations dans le but de me discréditer. Je me suis contentée de mettre en lumière des similarités de pensée entre des stratégies économiques, médicales, psychiatriques et militaires. Sans cette partie, j’aurais subi moins de controverses, mais démystifier les économistes est un de mes buts. Dans mon essai, je cite un passage d’une lettre écrite du Chili à Friedman par l’économiste André Gunder Frank, un de ses étudiants : « Votre théorie, c’est un massacre ». Il l’a appelée « génocide économique » et ils l’ont viré. Ceux qui dénoncent la réalité sont traités avec dédain par les théoriciens. L’économiste Joseph Stiglitz, qui a aussi critiqué le lien avec la torture, m’a beaucoup soutenu en disant que mon livre est avant tout un texte journalistique et politique.
     
    (…)
     
    Propos recueillis par Jean-Marie Durand et Anne Laffeter
    Extraits d’un entretien paru dans Les Inrockuptibles le 17 juin 2008
    à l’occasion de la sortie du livre.
     
     
     

     
     
     
    Le documentaire de Michael Winterbottom et Mat Whitecross
     
     
     

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  • Comment le FMI affame : mondialisation et misère

     


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  • Les larmes du paysan

    Le monde agricole est en deuil (voir aussi Le monde agricole est en train de crever )
     
    Moqués par les élites qui les pressent comme un citron, et les jettent comme un vieux Tampax usagé, les paysans français sont au bord de la crise de nerfs.
     
    Samedi soir, dans l’émission du 20 février de Thierry Ardisson, «  salut les terriens  » l’un d’entre eux a été invité à témoigner.
    Témoignage terrible, et l’invité, plusieurs fois au bord des larmes, a fait un tableau accablant du monde agricole français. Voir la vidéo ici
    Pierre Priolet, est un agriculteur vauclusien
    En 2009, les pertes d’exploitation de son entreprise agricole s’élèvent à 120 000 euros.
    Les poires qu’il produit sont vendues 17 cts le kilo, et coutent 40 cts d’euros à la production.
    Ces poires sont vendues 3 euros le kilo dans les grandes surfaces, et on serait tenté de dire qu’à ce prix là, la poire, c’est pierre Priolet.
    Auparavant, Ardisson avait invité Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture.
    Priolet a écouté attentivement les explications laborieuses du ministre et il en conclut : « j’ai l’impression, quand j’ai entendu le débat de tout à l’heure, de vivre sur une autre planète. Le ministre expliquait qu’il y avait 34% de perte de revenu pour les paysans, mais pour perdre 34% de son revenu, il faudrait déjà avoir un revenu ! »
    En fait, les fruits de l’exploitant sont gérés par une centrale d’achat, laquelle ne lui promet aucun prix de départ, lui assurant d’en tirer le maximum, de vendre « au mieux » comme il est dit habituellement. L’agriculteur ne sait pas ce qu’il va gagner : il le saura, lorsque la centrale aura vendu les poires à la grande surface, et pas avant.
    La centrale d’achat se paye, rembourse ses frais, puis donne le restant à l’exploitant.
    Pierre Priolet est scandalisé, et il explique « par exemple, pour les "golden", elles me sont payées 45 cts le kilo, lorsque j’ai déduit mes frais il me reste 1cts ! »
    Et Ardisson de rajouter : « au fond, vos pommes, vous les donnez ! »
    A 57 ans, notre exploitant touchera à sa retraite moins de 700 € par mois, après avoir travaillé toute sa vie, entre 8h à 14h par jour.
    Le 3/4 des exploitants agricoles ne prennent pas de weekend, et très peu de congés.
    Pierre Priolet ne se considère plus comme un exploitant agricole, mais comme un « exploité agricole ».
    Il a une vision lucide de cette société : « notre société ne pense qu’au profit immédiat, elle est prête à gagner n’importe quoi sur n’importe qui, pourvu que ce soit rapide.On a en face de nous une société de jouisseurs ».
    Il rappelle que les Français achètent des produits en Chine, où les enfants qui les fabriquent gagnent 5 cts de l’heure. Il dit, « nos dirigeants n’ont pas la moindre reconnaissance ni pour les paysans ni pour les ouvriers ».
    Dans un constat lucide, Priolet, seul au milieu de son champ constate : « on arrive aujourd’hui à créer de l’argent avec du vide, j’ai l’impression de vivre au pays des faux monnayeurs, quand la BNP fait un bénéfice de 50 milliards. L’argent, c’est le travail, et le travail c’est l’outil. Tous ces milliards annoncés sont du vent ».
    Il constate que pour les damnés de la terre que sont devenus les ouvriers, les paysans, les sans abris, les chômeurs, il y a un déni d’existence.
    Pourtant dans sa profonde détresse, Pierre Priolet propose une solution. Il demande que chaque exploitant agricole ait la possibilité de vendre 1000 m2 (ce qui est une paille sur les hectares qu’il gère) et que cette parcelle soit classée constructible.
    40% de la vente pourrait éponger les dettes de l’agriculteur, et 60% iraient dans un pot commun qui permettrait aux exploitants agricoles la création de leur propre centrale d’achat. (Il y a 330 000 exploitants agricoles en France). Avec cet argent, ils créeraient 200 magasins, où les consommateurs pourraient venir se servir, à prix coutant, donc bien moins cher que dans les grandes surfaces.
    Çà permettrait d’engager un chômeur de 55 ans pour tenir le magasin, aidé par trois jeunes sans travail et sans qualification.
    On imagine sans peine que d’autres rejoindraient ce projet, comme les producteurs de lait dont je rappelais les problèmes dans un article récent (c’est moche pour le lait).
     On y apprenait que les producteurs de lait étaient payés 20 cts le litre, pour du lait vendu entre 70 cts et 1,50 euros, déchainant leur juste colère.
    Mais Sarkozy entendra-t-il la détresse de cette France en perdition, ou continuera-t-il d’amuser la galerie en agitant le voile d’une Burqa, ou un stérile et dangereux débat sur l’identité nationale et l’immigration.
    Comprendra-t-il enfin que les français souffrent ?
    Il joue aujourd’hui avec le feu : se souvient-il de la France des jacqueries  ?
    Çà s’est passé le 21 mai 1358. 100 paysans du Beauvaisis se sont attaqués aux châteaux, violant, tuant, et brûlant les maisons, et la révolte a vite fait tache d’huile. lien
    Car comme disait mon vieil ami africain : « celui qui creuse un trou finira par tomber dedans ».

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  • Contrat tacite des gens qui dorment

     



    Ce texte inspiré a été envoyé par une personne anonyme à la radio "Ici et Maintenant" le 11 Septembre 2003.


    Mes chers amis,

    Le 11 septembre marque le triste anniversaire d'une catastrophe hautement symbolique pour l'humanité.

    Peu importe nos croyances ou nos idées politiques, le système mis en place dans notre monde libre repose sur l'approbation tacite d'une sorte de contrat passé avec chacun d'entre nous, dont voici dans les grandes lignes le contenu:
     

    1) J'accepte la compétition comme base de notre système, même si j'ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l'immense majorité des perdants.

    2) J'accepte d'être humilié ou exploité à condition qu'on me permette à mon tour d'humilier ou d'exploiter quelqu'un occupant une place inférieure dans la pyramide sociale.

    3) J'accepte l'exclusion sociale des marginaux, des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en charge de la société a ses limites.

    4) J'accepte de rémunérer les banques pour qu'elles investissent mes salaires à leur convenance, et qu'elles ne me reversent aucun dividende de leurs gigantesques profits (qui serviront a dévaliser les pays pauvres, ce que j'accepte implicitement). J'accepte aussi qu'elle prélèvent une forte commission pour me prêter de l'argent qui n'est autre que celui des autres clients.

    5) J'accepte que l'on congèle et que l'on jette des tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s'écroulent, plutôt que de les offrir aux nécessiteux et permettre à quelques centaines de milliers de personnes de ne pas mourir de faim chaque année.

    6) J'accepte qu'il soit interdit de mettre fin à ses jours rapidement, en revanche je tolère qu'on le fasse lentement en ingérant ou en inhalant des substances toxiques autorisées par les états.

    7) J'accepte que l'on fasse la guerre pour faire régner la paix.
    J'accepte qu'au nom de la paix, la première dépense des états soit le budget de la défense. J'accepte donc que des conflits soient créés artificiellement pour écouler les stocks d'armes et faire tourner l'économie mondiale.

    8) J'accepte l'hégémonie du pétrole dans notre économie, bien qu'il s'agisse d'une énergie coûteuse et polluante, et je suis d'accord pour empêcher toute tentative de substitution s'il s'avérait que l'on découvre un moyen gratuit et illimité de produire de l'énergie, ce qui serait notre perte.

    9) J'accepte que l'on condamne le meurtre de son prochain, sauf si les états décrètent qu'il s'agit d'un ennemi et nous encouragent à le tuer.
     

    10) J'accepte que l'on divise l'opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l'impression de faire avancer le système. j'accepte d'ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu'elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux.

    11) J'accepte que le pouvoir de façonner l'opinion publique, jadis détenu par les religions, soit aujourd'hui aux mains d'affairistes non élus démocratiquement et totalement libres de contrôler les états, car je suis convaincu du bon usage qu'ils en feront.

    12) J'accepte l'idée que le bonheur se résume au confort, à l'amour, au sexe, et la liberté d'assouvissement de tous les désirs, car c'est ce que la publicité me rabâche toute la journée. Plus je serai malheureux et plus je consommerai: je remplirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnement de notre économie.

    13) J'accepte que la valeur d'une personne se mesure à la taille de son compte bancaire, qu'on apprécie son utilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité, et qu'on l'exclue du système si elle n'est plus assez productive.

    14) J'accepte que l'on paie grassement les joueurs de football ou des acteurs, et beaucoup moins les professeurs et les médecins chargés de l'éducation et de la santé des générations futures.

    15) J'accepte que l'on mette au banc de la société les personnes agées dont l'expérience pourrait nous être utile, car étant la civilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute de l'univers) nous savons que l'expérience ne se partage ni ne se transmet.
     

    16) J'accepte que l'on me présente des nouvelles négatives et terrifiantes du monde tous les jours, pour que je puisse apprécier a quel point notre situation est normale et combien j'ai de la chance de vivre en occident. Je sais qu'entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfique pour nous.

    17) J'accepte que les industriels, militaires et politiciens se réunissent régulièrement pour prendre sans nous concerter des décisions qui engagent l'avenir de la vie et de la planète.

    18) J'accepte de consommer de la viande bovine traitée aux hormones sans qu'on me le signale explicitement. J'accepte que la culture des OGM se répande dans le monde entier, permettant ainsi aux trusts de l'agroalimentaire de breveter le vivant, d'engranger des dividendes conséquents et de tenir sous leur joug l'agriculture mondiale.

    19) J'accepte que les banques internationales prêtent de l'argent aux pays souhaitant s'armer et se battre, et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux qui ne la feront pas. Je suis conscient qu'il vaut mieux financer les deux bords afin d'être sûr de gagner de l'argent, et faire durer les conflits le plus longtemps possible afin de pouvoir totalement piller leurs ressources s'ils ne peuvent pas rembourser les emprunts.

    20) J'accepte que les multinationales s'abstiennent d'appliquer les progrès sociaux de l'occident dans les pays défavorisés. Considérant que c'est déjà une embellie de les faire travailler, je préfère qu'on utilise les lois en vigueur dans ces pays permettant de faire travailler des enfants dans des conditions inhumaines et précaires. Au nom des droits de l'homme et du citoyen, nous n'avons pas le droit de faire de l'ingérence.

    21) J'accepte que les hommes politiques puissent être d'une honneteté douteuse et parfois même corrompus. Je pense d'ailleurs que c'est normal au vu des fortes pressions qu'ils subissent. Pour la majorité par contre, la tolérance zéro doit être de mise.
     

    22) J'accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les industriels de l'agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes interdites en occident.

    23) J'accepte que le reste de la planète, c'est-à-dire quatre milliards d'individus, puisse penser différemment à condition qu'il ne vienne pas exprimer ses croyances chez nous, et encore moins de tenter d'expliquer notre Histoire avec ses notions philosophiques primitives.

    24) J'accepte l'idée qu'il n'existe que deux possibilités dans la nature, à savoir chasser ou être chassé. Et si nous sommes doués d'une conscience et d'un langage, ce n'est certainement pas pour échapper à cette dualité, mais pour justifier pourquoi nous agissons de la sorte.

    25) J'accepte de considérer notre passé comme une suite ininterrompue de conflits, de conspirations politiques et de volontés hégémoniques, mais je sais qu'aujourd'hui tout ceci n'existe plus car nous sommes au summum de notre évolution, et que les seules règles régissant notre monde sont la recherche du bonheur et de la liberté de tous les peuples, comme nous l'entendons sans cesse dans nos discours politiques.

    26) J'accepte sans discuter et je considère comme vérités toutes les théories proposées pour l'explication du mystère de nos origines. Et j'accepte que la nature ait pu mettre des millions d'années pour créer un être humain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre espèce en quelques instants.
     

    27) J'accepte la recherche du profit comme but suprême de l'Humanité, et l'accumulation des richesses comme l'accomplissement de la vie humaine.

    28) J'accepte la destruction des forêts, la quasi-disparition des poissons de rivières et de nos océans. J'accepte l'augmentation de la pollution industrielle et la dispersion de poisons chimiques et d'éléments radioactifs dans la nature. J'accepte l'utilisation de toutes sortes d'additifs chimiques dans mon alimentation, car je suis convaincu que si on les y met, c'est qu'ils sont utiles et sans danger.

    29) J'accepte la guerre économique sévissant sur la planète, même si je sens qu'elle nous mène vers une catastrophe sans précédent.

    30) j'accepte cette situation, et j'admets que je ne peux rien faire pour la changer ou l'améliorer.

    31) J'accepte d'être traité comme du bétail, car tout compte fait, je pense que je ne vaux pas mieux.

    32) J'accepte de ne poser aucune question, de fermer les yeux sur tout ceci, et de ne formuler aucune véritable opposition car je suis bien trop occupé par ma vie et mes soucis. J'accepte même de défendre à la mort ce contrat si vous me le demandez.

    33) J'accepte donc, en mon âme et conscience et définitivement, cette triste matrice que vous placez devant mes yeux pour m'empêcher de voir la réalité des choses. Je sais que vous agissez pour mon bien et pour celui de tous, et je vous en remercie.
     

    Si vous êtes contre, vous pouvez toujours mettre en oeuvre les ressources de l'amitié et de l'amour, de la fraternité et de la responsabilité partagée, réfléchir, concevoir, oser et tisser, comme le permet l'Internet... tout retard rapproche du néant.

    Fait par amitié sur la Terre, le 11 septembre 2003

     


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  • Les moyens de vous faire parler

     


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  • Alex Jones : la censure électronique a commencé

     

    voir aussi :

    VOCABULAIRE ET SERVITUDE


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  • ça pue la guerre

    ça pue la guerre. Civile, sociale, mondiale. Elle est de plus en plus inévitable. Cette façon, nauséabonde, de désigner des boucs-émissaires, et non les coupables de notre malheur, est un signe avant-coureur.
    Cette impuissance européenne. Cette inquiétude américaine. Cette paranoïa mondiale. Ce tout-sécuritaire. Tout est là. Tout est réuni. Tout est prêt. Et la Chine triomphante. En surface.
    Le monde s’écroule, je veux dire : le capitaliste sauvage, le libéral effréné, l’immoralisable, car il est bien tard, trop tard, de vouloir, ou de faire mine de vouloir, le moraliser. Les dégâts sont innombrables. Pas réparables. Pourtant, c’est vers nous qu’on se tourne, une fois de plus, et allez ! Courage ! Mettez-y un coup ! Un coup de plus ! Récompense ! Récompense ! Nib, oui ! C’est foutu ! La maison brûle ! Islande, Grèce, Espagne, Portugal. Et l’Afrique ! Et tant d’autres ! Haïti ! Ils sont trop nombreux ! Trop ! Ça déborde. La misère. Le fossé. C’est pas à nous de payer. Non ! Vous vous trompez ! Une fois encore. Une fois de trop. Ça me fait mal, de l’écrire, de le dire. J’en ai froid dans le dos. Mais je ne vois pas d’autre issue que celle-ci, non, je ne vois pas comment elle pourrait être évitée, et qui voudrait ou pourrait l’éviter.
    Non, je ne vois rien d’autre que la guerre. Oui, elle nous pend au nez. Comme jamais.


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  • Grèce : un montage de Goldman Sachs ?

     

    comment l'oligarchie judéo-maçonnique asservit l'Europe

    AFP
    14/02/2010

    Des banques de Wall Street comme Goldman Sachs ont utilisé des instruments financiers complexes comme ceux qui ont été à l'origine de la crise financière américaine, pour aider la Grèce à dissimuler l'ampleur de sa dette, écrit aujourd'hui le New York Times.

    Un montage élaboré par Goldman Sachs a notamment permis en 2001, juste après l'adhésion d'Athènes à l'Union monétaire européenne, d'aider le gouvernement grec à emprunter des milliards, selon le journal qui cite "des personnes au courant de la transaction".

    Ce schéma est resté caché du public car il prenait la forme d'une transaction sur devises, plutôt qu'un prêt. Il a aidé Athènes à respecter les règles édictées par Bruxelles en matière de déficit tout en continuant de vivre au-dessus de ses moyens, selon le Times.

    Goldman Sachs a reçu quelque 300 millions de dollars de commission pour ce montage, selon le NYT citant "plusieurs banquiers au courant de la transaction". En échange d'argent frais, le gouvernement grec a renoncé à des revenus futurs, comme des taxes d'aéroports ou des recettes du loto, pendant les années à venir.

    Selon leurs détracteurs, ces accords n'étant pas été enregistrés comme des dettes trompent les régulateurs et les investisseurs sur la réalité de l'endettement du pays, selon le journal.

    Le journal précise encore que début novembre 2009, trois mois avant qu'Athènes devienne l'épicentre de la crise de l'euro actuelle, une équipe de Goldman Sachs, dirigée par son président Gary Cohn, est arrivée à Athènes avec un instrument financier qui aurait permis à la Grèce de repousser à un avenir lointain le poids de la dette sociale. Ce mécanisme n'a toutefois pas été retenu.


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  • Pierre Hillard et Julien Teil interdits de conférence

    Posted By Frédéric Courvoisier On 8 février 2010 

    C’est par une mode nouvelle, mais déjà largement rependue, que toutes sortes d’individus, ou groupe d’individus, prétendument antifascistes voudraient disqualifier les auteurs des analyses les plus percutantes sur le mondialisme en les accusant d’être liés à des groupuscules d’extrême droite*. Pierre Hillard et Julien Teil en ont fait les frais à la fin du mois dernier en se voyant interdire une conférence à Toulouse. Les deux auteurs nous ont fait parvenir le texte que nous publions sur cette page.

    Frédéric Courvoisier, Mecanopolis [1]


    PierreHillard1 [2]

    Quel est l’idéal de la chapelle ?

    La chapelle [3] est un lieu autogéré et indépendant de Toulouse. Ce dernier accueille régulièrement des évènements culturels, artistiques et associatifs. Depuis Septembre 2009, une conférence de Pierre Hillard et Julien Teil était prévue fin Janvier dans ce lieu. Mais il faut croire que la liberté d’expression, principe que l’association prétend défendre, admet des limites subjectives que l’association s’est donné le droit de définir. Ce texte a pour but d’exposer les faits aux yeux de tous, et d’informer les personnes qui souhaitaient venir des raisons de l’annulation de cette soirée.

    Le nationalisme, un éternel instrument.

    L’atelier idéal m’a fait savoir quelques jours avant la date prévue, qu’ils ne souhaitaient plus organiser la soirée en date du 30 Janvier. Ils m’ont précisément indiqué les raisons qui les ont poussé à prendre cette décision, et j’en prends note. Je reconnais que je n’ai peut être pas été assez prudent dans mon entreprise, et qu’il aurait été plus bénéfique d’anticiper la réaction des mouvements antifascistes d’extrême gauche. Je regrette leur réaction, qui est sans doute animée de bonnes intentions, mais dont l’analyse révèle une profonde méconnaissance de Pierre Hillard. Le plus décourageant dans ce genre de situation symptomatique est d’avoir à se justifier, à « montrer patte blanche ». C’est malheureusement le cas pour beaucoup de personnes dont Dieudonné, Thierry Meyssan ou encore Jean Bricmont, et même Ronny Brauman. Je ne pensais pas que Pierre Hillard faisait partie de cette liste..

    Pourtant, cette association m’a fait savoir que ce dernier était trop « connoté », et il est évident que cette connotation était celle de l’extrême droite. Pourtant, rien dans les propos de Mr Hillard n’indique que ce dernier serait d’extrême droite sinon l’interprétation d’une phrase qu’ils auraient relevée dans une de ses conférences, et qui pose problème:

    Je reconnais que la formule « je suis catholique et nationaliste » peut poser des questions, mais je pense que ces réponses appartiennent à l’intéressé, en l’occurrence à Pierre Hillard qui a répondu de nombreuses fois quant aux amalgames dont il était la victime. Je lui ai moi-même posé la question, à laquelle il a répondu « Je rejette catégoriquement les idées de racisme et d’antisémitisme. Comme on dit, ce n’est pas ma tasse de thé. » Par ailleurs, cette assertion à propos de Pierre Hillard est peu glorieuse: l’origine en étant Nicolas Dupont Aignan, qui n’ayant pas trouvé mieux pour répondre à une question d’un journaliste quant à sa présence au sein de la fondation franco américaine, accusa l’auteur de l’information (Hillard) d’être un « extrémiste de droite ». Mais le problème serait selon eux que Pierre soit nationaliste et que la chapelle, qui ne l’était pas il y a quelques jours, est désormais anti-nationaliste. J’ai le sentiment qu’ils utilisent des mots dont ils ne maîtrisent pas réellement le sens, et qu’il s’agit surtout de se protéger d’une manière malhabile. Je regrette cette fâcheuse tendance avec laquelle ils remanient leurs propos suite à une rumeur. Mais je les prends au mot, en leur proposant d’ajouter à leur charte qu’ils sont antinationalistes. (Puisque c’est ainsi qu’ils se définissent) .Il serait peut-être bon de leur rappeler que le nationalisme était l’apanage de la gauche au XIXè siècle pour ensuite passer à droite suite à l’affaire Dreyfus. Le contraire du nationalisme, est l’internationalisme que l’on trouve dans certains milieux altermondialistes mais aussi chez les libéraux à la sauce Rockefeller. David Rockefeller à publié ses Mémoires (Editions de Fallois). Au chapitre 27, il n’a pas hésité à mettre comme titre « Internationaliste et fier de l’être ».

    A l’inverse, pour le GMF (German Marshall Fund, une officine des services secrets américains travaillant en liaison avec des sociétés puissantes et des banques), et qui utilise un langage très aiguisé, les mouvements contestataires de la mondialisation en France (ATTAC, AITEC, etc.) sont nationalistes. Cela pose évidemment un problème au GMF qui lui, fait la promotion de la mondialisation, mais ce dernier sait parfaitement comment en tirer profit. Il faut donc croire, d’après les propos du GMF, que ces associations pourraient être attaqué sur ce plan. Pourtant, ces organisations avaient elles-mêmes participé à cette veille de l’opinion anti-mondialisation en France, de par leur présence au débat financé par le GMF et organisé par l’IFRI. Je pense que ces organisations contestataires ne sont pas dupes, et que leur présence au sein d’un tel évènement ne constitue pas une marque de soutien aux services secrets américains. De la même manière, ce n’est pas parce que ces organisations peuvent, au regard de certains critères, être qualifiées de nationalistes, qu’elles sont pour autant d’extrême droite. Mais, contester la privatisation et exiger la nationalisation des services et des biens publics, ce que prônent évidemment beaucoup d’organisations altermondialistes, est une revendication qui peut être qualifiée de nationaliste.

    Seulement, certaines organisations contestataires d’extrême gauche n’ont plus le courage (car c’était le cas à une époque), de parler de nationalisme et de souveraineté. Ils font de ces thèmes les instruments de l’extrême droite, et jouent ainsi le jeu de l’oligarchie qui consiste à entretenir de sempiternels combats au sein du peuple. De ce fait, le mot « nationalisme » est devenu synonyme d’extrême droite alors qu’il était auparavant l’adage de nombreux mouvements contestataires.

    Il est évident que le nationalisme est aujourd’hui détourné par l’extrême droite, et que certaines de leurs idées n’ont donc rien à voir avec le nationalisme mais plutôt avec le fascisme (et vous remarquerez que c’est le cas de tous les partis). Il est aussi évident, qu’une fois ce thème entre les mains des idées les plus perverses, il est instantanément écarté de tout débat. Les oligarques peuvent ainsi plus facilement imposer les dérives dont nous sommes témoins, le tout au nom d’un marché mondialisé aux conséquences abominables. Nous ne sommes donc pas d’avis que ces combats du peuple contre le peuple sont légitimes, ni qu’ils méritent de l’attention. Par contre, nous sommes convaincus que nous serons tous amenés à vivre tous ensemble. De ce fait, la dénonciation d’un système oppressant et, usant continuellement de procédés peu scrupuleux pour nous amener à nous entre-tuer, est nécessaire. C’est à ce travail que Pierre Hillard et moi-même prétendons.


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  • De L’Union Européenne au Gouvernement Mondial

    Le mondialisme est un projet politique ayant pour objectif la mise en place d’un gouvernement mondial. Pour y arriver, les groupes mondialistes mettent en place de grands blocs continentaux standardisés où les nations perdent leur souveraineté pour passer sous la domination d’instances supranationales.

    La fabrication de l’Union Européenne étant le prototype même de ce redécoupage planétaire et aussi le plus avancé. En 1958, le traité de Rome a été une première étape de la construction de l’UE , créant un marché commun de libre échange, qui a progressé au fil des années jusqu’au stade actuel avec la ratification du traité de Lisbonne par la France le 8 février 2008, soit … trois ans après le refus du peuple français ! Dejà, le traité de Maastricht en 1992 stipulait dans son article 104 l’interdiction aux états membres de battre monnaie, devenu l’article 123 du traité de Lisbonne dit “simplifié”(1) . L’Union interdit donc aux états membres de fabriquer leur monnaie au profit de cartels de banques privées avec intérêts ! Ce racket financier est dans la continuité de la loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973 par laquelle la Banque de France abandonne son rôle de service public. La dette française de 1200 milliards d’euros est constituée d’environ 1142 euros d’intérêts des prêts auprès des banquiers privés(2) !

    La présentation du projet européen comme une volonté de contrebalancer la puissance des États-Unis n’est qu’une mascarade qui tombe le 5 janvier 2005 avec la résolution du parlement européen(3) assurant la création d’une assemblée transatlantique assurant le pont entre l’Europe et les USA. En fait, cette résolution n’est que l’application des travaux des groupes de réflexion - think tanks - mondialistes, tels que le Transatlantic Policy Network(4) ou la fondation Bertelsman(5). Richard de Coudenhove Kalergi, fondateur de la Paneurope (l’ancêtre de L’UE), parlait déjà en 1950, lors de la remise du prix Charlemagne, d’une Union Atlantique avec la Grande Bretagne faisant le pont entre l’Europe et les USA(6) . Cette Union Transatlantique est un projet ancien visant la mise en place un bloc unifié entre l’Union Européenne et l’Union Nord Américaine(7). Ce projet a connu une nette accélération en 2005 avec le rapport du CFR (Council of Foreign Relations)(8) “vers une communauté nord américaine” regroupant les Etats-Unis, le Canada et le Mexique dans une instance supranationale avec une monnaie et une banque centrale commune pour l’Union Nord Américaine. Ou est l’Europe puissance ? L’Europe contrepoids des USA ?

    Partout des blocs continentaux voient le jour, telle l’Union Pour la Méditerranée (EUROMED)(9) comprenant les pays du pourtour méditerranéen, un pont entre l’Union Européenne et l’Union Africaine. Un marché commun pour cette zone est prévue pour 2010 et n’est qu’une continuité du processus de Barcelone initié en 1995. Contrairement à la croyance officielle ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui est derrière ce projet, mais plutôt … la fondation Bertelsman !

    Un autre bloc continental est l’Union Africaine (UA)(10) créé en 2002, à Durban (Afrique du Sud). Il a vu la première mise en place de ses institutions (commission, parlement panafricain, conseil de paix et de sécurité) en juillet 2003 au sommet de Maputo (Mozambique). Créée à l’image de l’Union Européenne, elle implique la création d’une banque centrale de développement. Une monnaie unique, là aussi, est prévue pour 2021(11).

    En Amérique latine, c’est l’Union Sud Américaine (UNASUR), continuité du mercosur établissant une zone de libre échange à l’image du traité de Rome de l’Union Européenne et de l’Alena pour l’Amérique du nord pour la future Union Nord Américaine(12). Né de la déclaration de Cuzco le 8 décembre 2004, le projet de l’UNASUR est d’établir une monnaie unique, une identité sud-américaine,une monnaie unique, un parlement sud américain et un passeport unique. Le 5 Mai 2006, le projet accélère avec l’assemblé Eurolat faisant la jonction entre le parlement européen et andin.Une assemblée transatlantique latino-européenne a été crée pour préparer la fusion des deux blocs avec des accords communs. Le prochain objectif selon le parlement andin est de : « parvenir à un accord de « partenariat global inter régional », devant être mis en œuvre à partir de l’an 2012, qui assurerait une base juridique et institutionnelle avec des règles communes afin de faciliter la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux entre les deux régions »(13).

    Dans le Golfe persique, c’est le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) avec, là encore, la mise en place d’un marché unique de libre échange le 1er janvier 2008(14). les états concernés concluent un accord le 18 décembre 2008 pour une monnaie unique en 2010(15). De plus, une résolution du parlement européen du 24 avril 2008 établi un accord de libre-échange entre la Communauté Européenne et le Conseil de coopération du Golfe(16).

    A l’Est, c’est la Communauté Economique Eurasienne (CEEA) comprenant Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan(17). L’union douanière pour la zone sera formée en 2010(18) et un projet de monnaie unique est en discussion(19). Il est à noter que Andrei Illarionov, l’ancien conseiller de Vladimir Poutine durant sa présidence pour les affaires économiques était un membre de … la fondation Bertelsman ! (20)

    En Asie c’est l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN)(21). Une zone de libre échange, l’AFTA, a été signée et est prévue pour 2010(22). Un marché commun entre l’ASEAN et la Chine a été signé en décembre 2002 et il entrera en vigueur entre 2010 et 2015(23).

    La volonté de créer de grands blocs continentaux afin de faciliter l’émergence d’un gouvernement mondial ne relève pas d’une quelconque utopie humaniste ou d’un souci du bien être des populations ! L’Union Européenne s’est construite au mépris du désaccord des peuples consultés par référendum concernant l’abandon de leur souveraineté nationale. L’Union Nord Américaine a été décidée sans l’accord des américains, idem pour les autres blocs continentaux. Outre les aspects dictatoriaux et mystiques du mondialisme, il s’agit là d’une idéologie malthusienne comme en témoigne cette citation de Bertrand Russel (prix Nobel de littérature en 1950) dans « Science, puissance, violence »(24) :

    « La nécessité d’un gouvernement mondial se dégage avec évidence des principes de Darwin, et il s’agit d’en tenir compte si l’on désire résoudre avec humanité le problème de la surpopulation [...] Cette autorité aura pour tâche de répartir les denrées du monde entier entre toutes les nations, proportionnellement au chiffre de la population de chacune d’elles au moment de la création de cette autorité”.[...]« Si, par la suite, l’une des nations a une population accrue, elle ne saurait arguer de ce fait pour recevoir davantage. Chaque nation aurait ainsi une raison très sérieuse de ne pas se laisser indûment prolifique. »


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  • Black Jack

     

    Voici la video type de la propagande néoconservatrice : insuffler la peur dans les esprits afin de mettre en place le NOM. Je ne pense pas qu'un "terroriste" va s'emmerder à déclencher une explosion atomique.


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  • Barroso veut imposer la culture des OGM dans l’Union européenne

     

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso veut relancer le processus d’autorisation de la culture de deux OGM controversés très vite après la prise de fonction de sa nouvelle équipe la semaine prochaine, ont assuré à l’AFP plusieurs sources européennes.

    « L’autorisation de la culture du maïs MON 810 et de la pomme de terre Amflora est une de ses priorités », a confié une source au sein de l’exécutif bruxellois sous couvert de l’anonymat.

    « Il veut aller vite pour se débarrasser de ce problème qui lui a pourri son premier mandat », a confirmé un responsable européen.

    La première réunion de la nouvelle Commission est prévue le 17 février, « mais le programme de travail est encore en cours d’élaboration », a précisé le porte-parole de la Commission, Pia Ahrenkilde Hansen.

    « Concernant le cas spécifique du maïs MON 810 et de la pomme de terre Amflora (…) aucune date précise n’a été fixée pour le moment », a précisé la représentation de la Commission en France dans une mise au point à l’AFP.

    « Comme toute autre demande d’autorisation d’un OGM, que ce soit pour la culture ou non, la prochaine Commission décidera des prochaines étapes au cas par cas », a-t-elle ajouté.

    Monsanto attend le renouvellement de l’autorisation pour la culture du MON 810, seul OGM cultivé à ce jour dans l’UE, et BASF bataille pour sa pomme de terre.

    D’énormes intérêts financiers sont en jeu. BASF estime entre 30 et 40 millions d’euros par an les revenus dégagés par Amflora, si sa culture est autorisée.

    « Barroso ne raisonne qu’en termes de marchés et de relations commerciales », a souligné le responsable européen.

    « Il se fonde sur les avis scientifiques qui disent que ces OGM ne présentent pas de risques pour la santé, mais ne se préoccupe pas des possibles conséquences à long terme sur l’environnement », a déploré la source au sein de la Commission.

    Le départ de Stavros Dimas, commissaire à l’Environnement opposé à la culture des OGM, facilite la tâche à M. Barroso.

    Mais José Manuel Barroso doit tenir compte des réticences des Etats. Six pays, dont la France et l’Allemagne, ont interdit la culture du MON 810 et onze Etats ont demandé à pouvoir interdire toutes les cultures d’OGM.

    M. Barroso a subi un revers politique l’an dernier lorsque 22 pays ont voté contre sa demande de faire lever les interdictions, et les gouvernements européens sont aujourd’hui très réticents à autoriser les produits OGM en raison de l’opposition de leur opinion, inquiète de leur possible toxicité.

    Jusqu’à présent, aucune majorité n’a été trouvée et une réflexion est engagée pour différencier autorisations de culture et de commercialisation.

    Le ministre italien de l’Agriculture, Luca Zaia, sera difficile à convaincre. Car les grandes manoeuvres ont commencé en Italie, où le Conseil d’Etat, saisi par des agriculteurs pro-OGM, a demandé d’autoriser leur culture.

    « Nous nous y opposerons », a-t-il annoncé, soulignant que « le monde scientifique était divisé sur les OGM ».

    La culture du MON 810 présente « plus d’inconvénients que d’avantages », a ainsi estimé fin décembre le Haut conseil des Biotechnologies en France.

    L’Amflora contient en effet un gène marqueur de résistance aux antibiotiques. Le MON 810 contient pour sa part une molécule insecticide.

    La Commission fonde son action sur les avis de l’EFSA, l’agence européenne de sécurité des aliments (AESA en français), qui assure que le MON 810 et la pomme de terre Amflora ne posent aucun problème pour la santé.

    Mais l’institution est aujourd’hui au coeur d’une polémique après l’embauche de Suzy Renkens, son ancienne directrice du département OGM, par le groupe agroalimentaire suisse Syngenta. Plusieurs organisations écologistes ont demandé des explications à M. Barroso.
    romandie


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