• Les étrangers veulent à tout prix quitter la Grèce

    Chrisi Avgi

    Les étrangers veulent à tout prix quitter la Grèce

    Pour Daniel Esdras, directeur de l’Organisation Internationale pour les Migrants (IOM) en Grèce, la situation des étrangers a incontestablement connu un tournant depuis deux ans. "Plus de la moitié des gens qui viennent nous voir pour qu’on les aide à rentrer chez eux ont été attaqués verbalement ou physiquement. Ils viennent ici avec des bleus ou des jambes cassées conséquences des attaques perpétrées par des groupes extrémistes qui sévissent principalement dans le centre de la capitale. C’est un phénomène que l’on rencontre de plus en plus depuis deux ou trois ans. Les étrangers ont aujourd’hui peur pour leur vie, et pour eux, il est préférable de retourner à Kaboul que de rester en Grèce. Je suis désolé de dire cela, mais c’est la vérité".

    Ce mouvement anti étrangers trouve directement un écho avec la crise sans précédent qui touche le pays. Alors que les conditions de vie des Grecs ne cessent de se dégrader, les étrangers apparaissent plus facilement comme des boucs émissaires responsables du chômage, des agressions, des vols et de la criminalité qui augmentent. "Bien que l’on accuse les étrangers à tort, cette situation est finalement commune. Quand il y a une crise, les gens deviennent plus volontiers nationalistes parce qu’ils ont peur. C’est pour cela que lors des élections municipales d’Athènes en 2010, le parti néonazi Chryssi Avgi a remporté 5% des voix", ajoute Daniel Esdras. En novembre 2010, Nikolaos Michaloliakos, à la tête de Chrissi Avgi, a en effet été élu au conseil municipal d'Athènes sur un slogan : « Refaire d'Athènes une ville grecque ».

    Une politique anti immigrés qui séduit

    Chryssi Avgi ou l’Aube dorée, est un parti néonazi crée à la fin des années 80 mais jusqu’alors totalement absent de la vie politique grecque. Il prône une politique très nationaliste, anti–européenne refusant de payer le tribut de la crise et sème dans le pays un sentiment ouvertement xénophobe. Le symbole du parti combine la svastika et un signe de la Grèce antique, et ses partisans exécutent le salut hitlérien lors de rassemblements.

    Aujourd’hui, ce parti prend une place de plus en plus importante dans le monde politique. Les différents sondages, en vue des élections parlementaires qui doivent se tenir le 6 mai lui accordent 5% d’intentions vote, soit assez pour que le parti de Nikolaos Michaloliakos puisse intégrer le Parlement. Sa rhétorique essentielle: l’immigration. Sur le site officiel de Chryssi Avgi, on peut ainsi lire des raccourcis tels que "immigration = criminalité = insécurité".


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