• D.S.K....un Sarko light ?

    D.S.K....un Sarko light ?

    L'ami de Neuilly

    DSK : Trois lettres qui sont sur beaucoup de lèvres.

    À gauche de la gauche, on n’en veut pas… et dans l’autre camp on aimerait bien le voir affronter son propre candidat.

    Mais qui est donc DSK ?

    De son vrai nom Dominique Gaston André Strauss-Kahn, il est né le 25 avril 1949 à Neuilly.

    Or cette ville a eu un maire devenu il y a 42 mois président de la république…joli télescopage.

    Question réussite électorale, s’il est vrai qu’il a été élu député socialiste en Haute Savoie, et maire de Sarcelles, on n’oublie pas qu’il a été battu lors de la primaire présidentielle socialiste de 2006 par une certaine Ségolène.

    Jospin l’a nommé Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie entre 1997 et 1999.

    Les Français ont souvent, en matière de politique, la mémoire courte, car combien se souviennent que DSK est à l’origine de la privatisation d’un certain nombre de groupes financiers :

    Crédit Lyonnais, Crédit foncier de France, la Caisse d’Epargne, le GAN, le CIC, la Marseillaise de Crédit, mais aussi Airbus, France Telecom, Thomson-CSF, Air France

    Il va aussi ouvrir la porte à la privatisation d’EDF et GDF, permettant à Fabius de continuer d’enfoncer le coin.

    Pour GDF, c’est plié, et pour EDF, çà ne devrait pas tarder à l’être aussi. lien

    Le plus cocasse est que DSK faisait partie d’une association socialiste qui en 1987 prétendait combattre les privatisations. lien

    Lionel Jospin en 1996 avait demandé solennellement à Juppé d’arrêter ce processus de privatisation (lien) puis revenant aux affaire, il  avait décidé (Le 11 juillet 1997) de mettre fin à la procédure de privatisation en cours de Thomson-CSF.

    Or quelques temps après, c’est son propre ministre, DSK, qui organise cette privatisation. lien

    Et même si à l’époque, Strauss-Kahn a préféré le mot « adaptation » à celui de « privatisation  », çà n’a rien changé au résultat final. lien

    Quant au crédit lyonnais, après avoir assuré aux syndicats que leur avis seraient « pris en compte », DSK l’a tout de même privatisé. lien

    Comme l’écrivait Elie Cohen dans «  l’Expansion » de juin 1999, « au bout du compte DSK privatise plus et mieux que ses prédécesseurs… » Et « Le Monde » de conclure le 20 novembre 2001 « qu’entre la gauche et la droite, (au sujet des privatisations) c’était match nul  ». lien

    Crées en France dans les années 70, les stocks options, permettant la rémunération des grands patrons d’entreprises, ont été actualisées par DSK. lien

    C’est aussi lui qui lance l’idée des fonds de pension « à la française » (lien) et encourage Jospin à laisser tomber Renault-Vilvoorde, le poussant à ne pas renforcer la défense du service public. lien

    Pour combattre la dette, le FMI de DSK a plusieurs objectifs  : baisser les salaires des fonctionnaires, remplacer les retraites par répartition par un recours aux assurances privées, réduire les investissements dans les domaines de la santé, l’éducation, la culture, privatiser les services publics, favoriser les délocalisations, rendre les licenciements plus faciles, augmenter les profits des entreprises privées en multipliant les exonérations sociales, et en gelant ou réduisant les salaires. lien

    De plus, il était favorable à la réforme des retraites, ce qui est pour le moins en contradiction avec la position du P.S. lien

    Ne serait-ce pas un bon résumé de la politique que Sarközi mène actuellement ?

    Comme le dit François Ruffin dans son blog  : « DSK incarne à lui seul tous les renoncements de la gauche plurielle »

    La gauche plurielle des années 80 avait posé des conditions pour le passage à l’euro.

    Il fallait que soit affirmé un gouvernement européen, face à la future Banque Centrale.

    Il fallait que l’euro ne puisse être surévalué par rapport au dollar, et il fallait une révision du pacte de stabilité.

    Mais les engagements ne seront pas tenus provoquant la crise dans la gauche plurielle, DSK ayant convaincu Jospin de tourner le dos aux choix décidés collectivement.

    La suite on la connait.

    Mais c’est sur le chapitre des casseroles qu’il faudrait s’attarder : Il en a déjà un certain nombre.

    Question bagatelle, on le sait, DSK n’a rien à envier au cavaleur présidentiel (lien), dont l’ex épouse affirmait « Nicolas est un sauteur, un pingre, qui n’aime personne, même pas ses enfants » lien

    En 1993, DSK s’est vu reproché d’avoir fait salarier Evelyne Duval, sa secrétaire pour un montant de 192 000 francs par une filiale suisse de la société pétrolière Elf Aquitaine. L’affaire finira en non lieu.

    Plus tard, « Libération » lève un autre lièvre :

    La MNEF lui avait versé 603 000 francs lorsqu’il était avocat d’affaire en 1997. Il sera poursuivi pour faux et usage de faux pour avoir antidaté des documents lors des négociations entre la MNEF et la Générale des Eaux. lien

    Puis en 1998, rebelote, il est à nouveau impliqué dans une affaire de « traitement préférentiel ».

    Après avoir été suspecté  de favoritisme avec Piroska Nagy, cette économiste hongroise avec laquelle il a eu une liaison, il est maintenant suspecté d’avoir voulu « pistonner » Emilie Byhet, fille d’un couple avec lequel il est ami, laquelle est qualifiée « aimablement » de « protégée politique de DSK  » par les employés du FMI  (lien), recrutement plutôt mal vu, au moment ou le FMI supprime 500 postes. lien

    Autre casserole : DSK après avoir été blanchi en 1999 sur l’affaire du dossier fiscal de Karl Lagerfeld, (la dette fiscale de ce dernier étant passée de 260 millions à 43), de fortes présomptions de faits de corruption passive pourraient être mise à sa charge. lien

    C’est Olivier Bailly (Agoravox) qui s’y met à son tour, en proposant une vidéo au cours de laquelle, une certaine Tristane Banon accuse DSK de l’avoir « malmenée » évoquant une aventure en 2007 « qui s’est super mal passé. C’est le chimpanzé en rut ! » conclut-elle. lien

    Et puis, ce que l’on sait moins, c’est que DSK à un petit frère, Marc Olivier. Ce numéro 4 de la Banque de France est parti rejoindre son épouse, Isabelle, engagée à la Banque Mondiale, grâce à l’approbation présidentielle française.

    Le petit frère va donc obtenir un poste d’administration à la B.I.D (Banque Interaméricaine de développement) et une place au conseil d’administration de l’institut d’émission des départements et des territoires d’outre mer. lien

    Au-delà des coïncidences entre Sarközi dont le demi frère (Pierre-Olivier) navigue en eaux financières opaques, et DSK dont le frère Marc-Olivier fréquente les mêmes milieux, financiers une question se pose : Strauss Kahn est-il encore de gauche ?

    Sur l’antenne de France inter, le 15 novembre 2010, interviewé par Patrick Cohen, lui-même en est persuadé, affirmant qu’il a transformé le FMI, lequel pourrait être le fer de lance d’une gouvernance mondiale. vidéo.

    Pour son épouse Anne, çà ne fait pas l’ombre d’un doute : Elle affirme à Canal+ le 10 novembre 2010 : « il faut vraiment être tordu pour se dire que Dominique n’est pas de gauche »

    Ce qui n’est pas une évidence pour tout le monde, à commencer pour Jean Luc Mélenchon qui déclare avec son franc parler coutumier : « la candidature de DSK serait une bêtise » lien

    La candidature éventuelle de DSK « chiffonne un peu le nez  » de Cécile Duflot. lien

    Emmanuelli, à son habitude, n’y va pas avec le dos de la cuillère :

    « je ne suis pas partisan de sa candidature à la présidentielle, parce que je pense que dans le contexte où nous sommes, avec la prégnance du monde financier, la crise financière, etc. il faut choisir : ou on sauve le socialisme, ou on sauve le capitalisme, mais les deux à la fois, çà va être compliqué » lien

    Pierre Laurent du PC pense que le projet de la gauche pour sortir le pays de la crise ne peut être celui de DSK. lien

    Le secrétaire général d’Attac, Jacques Cossart résume bien l’état d’esprit de la gauche en disant : « DSK n’est pas porteur d’un projet fort qui s’attaque à la financiarisation mortelle de l’économie mondiale, le FMI n’a rien résolu, Rien changé ». lien

    Alors face à ce tir nourri, on comprend mieux pourquoi Nicolas Sarközi préférerait avoir face a lui DSK, considéré par de nombreux français comme un « sarko allégé », d’autant qu’il est fragilisé pour avoir été nommé au poste qu’il occupe par Sarközi et que ce dernier a dans sa manche une information sur son adversaire potentiel.

    En effet, comme je le racontais dans un article plus ancien, un blogueur (jean Charles Duboc) affirme avoir des preuves que DSK serait compromis dans une affaire dont Sarkozy a connaissance.

    Celui-ci « sacrifiera DSK, le moment venu, en révélant au public ce dossier. DSK sera le bouc émissaire de cette affaire, car c’est lui qui le premier, en temps que ministre des finances en 1998, a étouffé le scandale ». lien

    En effet, DSK aurait étouffé le dossier du détournement des indemnités de la guerre du Golfe attribuées à la France en 1991. lien

    Car comme disait mon vieil ami africain : « inquiètes toi si ton ennemi te félicite de ton choix ».

    L’image illustrant l’article provient de « mai68.org »

    par olivier cabanel (son site) jeudi 25 novembre 2010 -


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