• Bloc-notes N°56 d’Alain Soral (paru dans Flash Magazine)

    Bloc-notes N°56 d’Alain Soral (paru dans Flash Magazine)

     

    Qui veut une nouvelle guerre des religions ? Deux camps pour se haïr, mais un même sponsor…

    Quand l’argent organise le chaos

    Comprendre et prévenir ne suffit pas pour empêcher les choses d’advenir quand on n’a pas l’argent ; ce pouvoir de l’argent qui commande aux politiques et aux médias. L’association Égalité & Réconciliation que je préside fut créée en partie pour prévenir ce danger : la guerre civile interethnique et interreligieuse qui menace ; cette guerre civile qui fit éclater le Liban, avant que le général chrétien Michel Aoun et le patron du Hezbollah, le musulman chiite Asan Nasrallah ne se décident, après trente ans de chaos et de sang, à la réconciliation nationale. Cette guerre civile programmée qui, plus proche de nous encore, a détruit la Yougoslavie et réduit la Serbie.

    Médias et sionistes contre l’islamisation

    Mais malgré mes efforts et ceux de mes camarades d’E&R et de Flash, je dois bien admettre que les “Assises sur l’islamisation” du 18 décembre dernier, à l’espace Charenton en plein Paris, ont été un succès : “Une organisation exceptionnelle, un lieu sécurisé par un service d’ordre efficace. 1 053 entrées payantes, des vidéos vues en direct, puis en différé, par plus de 500 000 personnes durant tout le week-end…” pour reprendre les roucoulades du site Riposte laïque, coorganisateur de l’évènement avec les Identitaires.

    Succès aidé, voulu par le Système, mais succès quand même, bien sécurisé, malgré l’environnement hostile, par la police et la Ligue de défense juive souvent associées quand le pouvoir, discrètement, prête la main.

    Des assises sur l’islamisation qui étaient, ne nous voilons pas la face comme une Gauloise fraîchement convertie, une véritable déclaration de guerre à l’islam. Un anti-islamisme radical qui valait, il y a encore cinq ans, des scores de 2 % à Philippe de Villiers, mais qui tend aujourd’hui à devenir un courant de masse à force de manipulations politiques et de matraquage médiatique :

    À droite l’intellectuel réactionnaire et talmudique Finkielkraut, relayé par le journaliste Zemmour.

    Pour la culture, Michel Houellebecq et ses déclarations sur l’islam décrété “religion la plus con du monde” (déclaration qui lui aurait valu sa mise au ban s’il n’avait ajouté, dans la foulée, que “les Juifs sont plus intelligents et plus intéressants que la moyenne.”)

    À gauche, la laïcité, dans laquelle se loge surtout le clergé maçonnique du Grand Orient et l’internationale socialiste, mère, ne l’oublions pas, de la colonisation et de la violence anti-maghrébine depuis Jules Ferry (voir mon Bloc-notes du Flash N°55).

    Et même à l’extrême gauche le NPA de Besancenot, enfant, via la LCR, de Hachomer Hatzaïr, déclarant récemment, faute de ne plus pouvoir contrôler les banlieues, le “foulard incompatible avec la lutte anticapitaliste”.

    Un consensus politico-médiatique et une nouvelle alliance – qui a beaucoup à voir avec l’ancienne – unissant sans vergogne racialistes, francs-maçons, sionistes et féministes avec, en vedette américaine, le Suisse Oskar Freysinger auréolé des récentes victoires de l’UDC sur les minarets, et représentant fort bien cette nouvelle extrême droite qu’on laisse à nouveau monter partout en Europe, à condition qu’elle soit anti-musulmane, pas trop antilibérale et défenderesse inconditionnelle de l’État d’Israël…

    Une véritable machine de guerre de religions à côté de laquelle la petite union sacrée organisée autour de Dieudonné et de sa “liste antisioniste” ne pèse pas bien lourd ; d’autant plus que cette union sacrée, du fait de la stupidité ethno-gauchiste de son entourage, ne se prolongea pas au-delà d’une campagne où les coups furent partagés, mais pas les bénéfices.

    Musulmans du quotidien, laïcards de tous bords et salafistes sponsorisés

    Face à cette provocation, cet appel à la discrimination et à la haine, étonnamment, nulle masse musulmane.

    Les musulmans du quotidien ne voyant sans doute pas le rapport entre eux et le soi-disant complot salafiste – pas plus que le petit peuple juif allemand des années 30 ne voyait probablement de lien entre leur présence au sein du Reich et les vociférations d’Hitler contre le Capital apatride de Wall Street.

    En fait, les seuls contributeurs volontaires à cette stratégie de la tension, auront été, comme toujours, les idiots utiles de l’antiracisme gauchiste : SOS-Racisme, Indigènes de la République, deux cents personnes selon l’AFP, cinquante selon la police, au point que Caroline Fourest, d’ordinaire mandatée pour taper sur les musulmans, via Tariq Ramadan, sera cette fois réquisitionnée pour apporter un peu de crédibilité people au côté d’Houria Bouteldja, elle-même salariée de Dominique Baudis. La seule composante islamique censée incarner la menace jihadiste dans cet attelage de bras cassés se réduisant finalement à une vingtaine d’islamo-racailles sur le modèle Four lions du dernier cinéma comique anglais !

    La véritable guerre civile et ses victimes

    Au même moment, une étude sérieuse, sortie sans faire de bruit de la Fondation Res Publica présidée par Jean-Pierre Chevènement : “Classes populaires : pour sortir des mythes” nous démontrait, chiffres à l’appui, qu’une autre guerre civile a lieu, économique celle-là et entre Blancs judéo-chrétiens, à la manière de celle que l’oligarchie impériale britannique a toujours su mener contre ses propres sujets, notamment Irlandais. Une étude démontrant que, contrairement aux idées reçues, la pire misère et le pire abandon ne touchent pas la population immigrée des banlieues, en permanence sous les projecteurs, mais celle des petits Blancs, ouvriers, classe moyenne déclassée, survivant de plus en plus loin des zones urbaines, dans le silence pudique des campagnes et l’indifférence générale. Une guerre civile menée sans jihad à coups de désindustrialisation, de chômage de masse et de destruction des services publics.

    D’un côté l’immigration voulue, assistée et bientôt transformée, comme un animal d’élevage, en danger islamique par ceux-là mêmes qui l’ont organisée pour peser à la baisse sur les salaires, avant de s’en faire un bouclier face à la montée de la colère française ; de l’autre la misère blanche due au Nouvel ordre mondial et à la finance de Wall Street, pas du tout islamique…

    Danger de l’islam ou danger du mondialisme ?

    Marine Le Pen qui monte dans les sondages et dont le Système nous dit qu’elle est bien plus dangereuse que Bruno Gollnisch, tout en l’aidant à gagner la course à la présidence du FN ; Marine Le Pen à propos de laquelle les médias parlent déjà d’un possible 21 avril à l’envers, comme s’ils le souhaitaient… pour faire gagner Strauss-Kahn ? Marine Le Pen, qui surfe justement sur ces deux thèmes : danger de l’islamisme et violence du mondialisme économique, se voit étrangement cooptée par toute la classe politico-médiatique pour ce qu’on aurait appelé hier encore son racisme, tandis que cette même classe politico-médiatique moque unanimement sa ligne économique, pourtant parfaitement conforme aux critères de la gauche sociale.

    D’un côté une menace en grande partie fantasmée, et de toute façon pure conséquence de l’immigration, de l’autre un chaos organisé par les puissances économiques et habillé d’un voile de religion : la stratégie de l’Empire s’éloigne de plus en plus des droits de l’homme et du “doux commerce”…

    Malheureusement, il ne suffit pas de comprendre et de prévenir, il faut aussi l’argent qui fait la politique et les médias.

    Et cet argent, qui l’a ?


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