Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Information alternative

Les nouveaux combats de rue

Les nouveaux combats de rue

La dénonciation faite par Marine Le Pen sur l’occupation de l’espace public pour des pratiques religieuses s’inscrit dans le débat politique sur la laïcité et les signes religieux ostensibles en France dans les lieux publics.

 

C’est en 1989, il y a plus de vingt ans, à Epinal et Creil où les médias commencent à parler des jeunes filles qui portent le « Tchador » à l’école. Jusqu’à la loi du 15 mars 2004, il n’y avait pas de règles juridiques encadrant le port de signes religieux à l’école, les conflits étaient plus ou moins bien réglés par des compromis au cas par cas. Or, le débat a enflé et le vote d’une loi qui permette une application uniforme de la réglementation sur l’ensemble du territoire français, s’est imposée. En dehors de la France, le port du voile dans les écoles et administrations publiques est également interdit dans plusieurs pays laïcs à majorité musulmane, dont l'Indonésie, la Tunisie et la Turquie.

La loi de 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques a été le véritable déclencheur du débat bipolaire entre la « gauche » qui prône le respect des libertés républicaines et la « droite » qui défend les libertés individuelles. Ce positionnement politique est simpliste et réducteur, mais il démontre à quel point la société civile est divisée sur un sujet aussi sensible que la tentation au communautarisme.

Divisés sur le fond du sujet, les partis politiques se sont retrouvés unis aux créneaux de leurs tours de contrôle…de la parole politiquement correcte, après les déclarations de Marine Le Pen, « oubliant » et considérant sans doute que « casses-toi pauvre con » « racailles » et autres quolibets présidentiels ne sont que des expressions de la libre parole du nouveau réalisme populaire, pour ne pas dire nouveau langage populiste. De même, que la célèbre tirade estivale du ministre de l’intérieur « quand y en a un, ça va, c'est quand y en a beaucoup que ça pose problème », n’est pas de nature à alimenter le communautarisme ethnique et religieux !

Toutes ces petites phrases, distillées par les uns ou les autres, alimentent et régalent autant les médias que la classe politique qui les commentent, les découpent et les agrémentent…selon le menu du jour ! Mais, au-delà des joutes de l’esprit et du calendrier électoral, les mots sont les codes d’une communication sélective. Ils sous-tendent l’expression politique dans une relation directe avec le public, ce qui la rend fragile et manipulable. Mais, c’est probablement l’une des valeurs essentielles de la démocratie et le moyen de rapprocher les citoyens de la vie publique.

Les règles de citoyenneté et le fonctionnement de la république s’imposent à tous, sans que les faire respecter puisse être interprété comme une atteinte à la liberté d’expression ni à la pratique de la religion musulmane. Même si le nombre de ces cercles de prières est aujourd’hui limité, il appartient aux Pouvoirs publics de faire respecter le droit avant que la passivité soit interprétée comme un recul ou pire, une démission politique.

Auteur de l’expression « Le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas », André Malraux, ministre de la culture du général de Gaulle, avait précisé sa pensée (Source : Valeurs Actuelles n° 3395 paru le 21 Décembre 2001- Dossier : Un siècle religieux)

"C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine ». (André Malraux, le 3 juin 1956).

Un simple rappel, André Malraux fut militant antifasciste aux côtés des Républicains espagnols contre les nationalistes de Franco pendant la guerre d’Espagne en 1936.

 Gérard Bellec

par gérard Bellec mercredi 15 décembre 2010

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article