• L’église, grande manipulatrice ?

    voir aussi : L'Homme de la Terre

     

    Il ne fait aucun doute, pour personne, que Jésus était un rebelle. Il dérangea beaucoup de choses et beaucoup de gens. Il fut suivi, écouté, adulé puis fut élevé au rang de Dieu en 325 au concile de Nicée. Nous y reviendrons plus loin. Mais qui était donc Jésus ? Juste un homme en avance sur son temps et qui avait peut-être compris avant bien d’autres la véritable nature de Dieu. 

    Selon les écritures Jésus disparaît dans le désert pendant 40 jours, (Luc, 4-1, Matthieu 4-1, Marc 1-12) et beaucoup pensent que c’est à cette période qu’il prend contact avec une secte gnostique : les Esséniens. Les évangiles rapportent que c’est là qu’il est tenté par Satan en vain. Au contact des Esséniens Jésus apprend-il beaucoup ? Et vite semble-t-il au regard des nombreux écrits récemment découverts à Qumrâm et dont il a certainement entendu parlé du contenu. 40 jours c’est peu pour recevoir un enseignement. Mais n’est-il vraiment resté que 40 jours dans le désert ? Ou n’est-ce là qu’une unité de mesure de temps courante à l’époque ou une façon de parler utilisée ailleurs dans le nouveau testament ? Par exemple il est écrit : « …après sa Passion (…) il s’était fait voir d’eux (les apôtres) pendant quarante jours » (Actes des Apôtres, 1-3).

    La vie de Jésus, sa chronologie, ce qu’il a réellement accompli restera à jamais un mystère enfoui sous le poids des siècles. Ce qui ne fait aucun doute en revanche c’est que le mythe de Jésus s’inspire des croyances anciennes de Bouddha (né de la vierge Maya 500 ans avant lui), d’Orphée duquel la résurrection mystique dans le Christianisme dérive (Encyclopédie de l’Esotérisme -Tome 2- Religions non Chrétiennes- Jacques d’Ares, 1974), de Dionysos, mi-homme, mi-dieu, héro qui souffre, qui meurt et qui ressuscite ; d’Horus, né lui aussi d’une vierge 13 siècles avant lui, qui eut 12 disciples, qui fut mis au tombeau et ressuscita, qui était appelé la Voie, la Lumière, la Vérité, le Messie, Fils oint de Dieu, qui était la troisième personne de la trinité divine (Osiris-Isis-Horus) et dont on peut encore voir à Rome dans les catacombes des images : enfant porté par Isis sa mère vierge, la Madone et l’enfant originels ; de Krishna engendré de la vierge Devaki et appelé le Dieu-berger ; de Mithra né six siècles avant lui d’une mère vierge dans une grotte un 25 décembre. Quelle coïncidence ! Mithra était appelé lui aussi le bon berger, la Voie, la Lumière le Rédempteur, le Sauveur, le Messie. Il avait 12 compagnons, il accomplissait des miracles, il fut enterré dans un tombeau et après trois jours il se leva ; de Prométhée enfin qui descendit du ciel cinq siècles avant lui comme un dieu pour sauver l’humanité, qui fut crucifié, souffrit et ressuscita. Le poète Grec Eschyle écrit 500 ans avant le Christ que Prométhée fut « crucifié sur un arbre fatal et qu’alors le ciel devint sombre ».

    Arrêtons ici cette fastidieuse énumération mais que le doute ne soit plus permis en ce qui concerne l’inspiration du mythe de Jésus, par lui ou par d’autres, dans les cultes à mystère de l’empire Romain ou Grec. Certes ces mythes sont moins présents dans notre conscience collective que celui du Christ et pourtant ils avaient leurs adeptes bien avant et il paraît inconcevable que les fondateurs de l’église Romaine, les rédacteurs des évangiles ou Jésus lui même n’en ai jamais entendu parler.

    Comment en sommes-nous donc arrivés au Christianisme ? Par les évangiles, le nouveau testament. Par les Actes des Apôtres, écrit par Luc, compagnon de Saul qui devint Saint Paul. Paul vertement décrié par Voltaire : « Ecrasez l’infâme ! » écrit-il, ou encore : « L’arrestation de Paul à Jérusalem n’est que la conséquence d’une attitude fourbe et malhonnête pour tenter d’abolir la rumeur sur son compte » (Dictionnaire Philosophique). Nietzsche quant à lui précise : « La bonne nouvelle fut suivie de la pire de toute : celle annoncée par Paul. En Paul s’incarne le type opposé à celui du messager de la bonne nouvelle. Il inventa à son image une histoire du christianisme primitif dans le mensonge du Christ ressuscité. » Paul parle d’un Dieu vengeur, sanglant qu’il faut craindre. Doctrine à l’encontre du message du Christ comme en témoigne le chapitre 19 de l’Apocalypse « La victoire du Messie » où celui qui se nomme « Fidèle et Véritable (…) est revêtu d’un manteau trempé de sang » et jette le « faux prophète vivant dans l’étang de feu embrasé de souffre » ! Autre exemple : « L’un de vous vit avec la femme de son père. (…) qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de sa chair » (1er épître aux Corinthiens, 5-1,5). Paul prêche auprès des païens, contre les paroles de Jésus : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu, 15-24). « N’allez pas chez les païens ni chez les Samaritains, allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. En chemin proclamez que le Règne des Cieux s’est approché. (…) Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu, 10-5, 8). On est loin des pratiques de Paul et Barnabé qui firent la collecte pour les frères de Judée au prétexte « qu’une grande famine allait régner sur le monde entier » (Actes, 11-28). Du reste, Paul, en affranchissant les chrétiens de la Loi est en parfaite contradiction avec Jésus : « Je ne suis pas venu abroger mais accomplir (la loi). (…) Dès lors celui qui transgressera un seul de ces plus petits commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera déclaré le plus petit dans le royaume des cieux » (Matthieu, 5-17,19). Le traite n’est peut-être pas celui qu’on croit… Méfions-nous des faux prophètes : « En vérité je vous le dis, tous les prêtres qui se tiennent devant cet autel invoquent mon nom. Et ils ont planté des arbres sans fruits, en mon nom » (Evangile de Judas, 39). « Beaucoup viendront en prenant mon nom ; ils diront : « C’est moi » et ils égareront bien des gens » (Marc, 13-6). Mais qui sont-ils donc aujourd’hui ces faux prophètes ?

    Les représentants de l’église chrétienne jusqu’à nos jours semblent tout désignés. Eux qui manipulèrent l’histoire de l’humanité depuis 325 ap. JC pour rendre crédible l’autorité de l’église Romaine et la placer au dessus des autres religions de l’époque qualifiées de païennes ou de cultes idolâtres. Que s’est-il donc passé cette année là ? Le concile de Nicée qui a mis en place une censure qui est parvenue jusqu’à nous (mais à laquelle les manuscrits de la mer morte et de Nag Hammadi ont heureusement échappé) et qui a décrété officiels les quatre évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Evangiles tronqués, retravaillés au fil des siècles, transformés, nouveau comme ancien testament. Il est reconnu publiquement que la Bible elle même fut révisée et traduite en latin à la fin du IVème siècle par Jérôme sous la responsabilité de l’église de Rome. La version que tout le monde possède aujourd’hui n’est pas la version originale. Dans l’Instruction sur la vérité historique des Evangiles de la Commission biblique pontificale de 1964, l’église reconnaît ouvertement que les évangiles sont formés de plusieurs couches de tradition et ne constituent pas à ce titre des récits chronologiques ou littéraux de la vie de Jésus. Mais les manipulateurs n’ont pas pu effacer toutes les traces et la lecture même des écrits qu’ils ont trafiqué nous livrent plusieurs indices. Ainsi dans le nouveau testament Jésus annonce avant la Pâque la grande détresse et prévient : « Malheureuses celles qui seront enceintes et celles qui allaiteront ces jours là » Marc (13-17) et Matthieu (24-19), or dans l’évangile de Luc, c’est sur le chemin de croix qu’il dit : « Filles de Jérusalem ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants car voici venir des jours où l’on dira : « heureuses les femmes stériles et celles qui n’ont pas enfanté ni allaité » (Luc 23-29), des paroles très proches mais dite dans un tout autre contexte et qui peuvent prendre un tout autre sens. Dans l’évangile de Judas on peut lire : « Dieu a fait que la connaissance soit donnée à Adam et à ceux avec lui afin que les rois du chaos et du monde infernal ne les dominent pas. (…) Quand Saklas aura consommé le temps qui lui a été assigné (les générations) forniqueront en mon nom et tueront leurs enfants » (Judas, 54). On est proche là de l’idée bouddhiste selon laquelle l’existence est une malédiction et que la procréation perpétue cette malédiction. En somme il y a trop de contradictions dans les évangiles, le message est rendu incompréhensible par diverses manipulations et réécritures. Et Jésus fut déifié à tort le 20 mai 325, lui qui déclarait : « Si vous m’aimiez vous vous réjouiriez du fait que je vais au Père car le Père est plus grand que moi » (Jean, 14-28).

    Aujourd’hui les nouveaux évangiles de Marie, Thomas, Philippe, Judas, le livre des Secret de Jean, qui comptent tous parmi les manuscrits retrouvés à Nag Hammadi, Qumrâm ou Minieh dérangent le pouvoir en place au Vatican. Les textes de Qumrâm en particulier montrent de grande similitudes avec des textes beaucoup plus récent et mentionnent un personnage appelé « Fils du très Haut » et « Fils de Dieu », noms attribués plus tard à Jésus (Luc, 1, 32-35). C’est une découverte extraordinaire mais qui ne plait guère à la papauté. Comment s’en étonner quand on considère la fortune et le pouvoir que l’église Romaine s’est bâti sur des siècles d’obscurantisme obstiné et d’intolérance, les guerres de religion, les croisades, l’évangélisation, le culte des Saints, la persécution puis l’extermination des Cathares, toute cette corruption, cette hystérie religieuse qui nous font plus penser aux chapitres 17 et 18 de l’Apocalypse où est décrite la chute de la Grande Prostituée et de Babylone qu’au paradis sur terre !

    Mais que représentent donc ces manuscrits, quand ont-ils été écrits et que nous apprennent-ils ? Mais surtout, pourquoi n’en avions nous jamais entendu parlé ? Censure ? Cela ne fait plus guère de doute aujourd’hui quand on connaît les pratiques de l’église décrites plus haut, le remaniement des textes pour coller au plus prêt à la tradition et à la voie prise par le concile de Nicée. Nous avons là, les manuscrits de Qumrâm dits « de la Mer Morte » 900 textes bibliques écrits en Hébreux, ceux de Nag Hammadi, ensemble de 13 codex en papyrus écrits en copte aux environ du IVème siècle, qui comportent entre autre les évangiles de Thomas, de Philippe, La Sagesse de Jésus Chris et enfin le codex Tchacos (du nom de sa propriétaire) qui renferme lui l’évangile de Judas. Les manuscrits ont été rédigé entre -100 et 300 ap. JC. On peut facilement imaginer qu’ils ont été dissimulés dans des grottes à cette période pour échapper à la destruction par l’église de Paul et Barnabé qui se mettait en place à Antioche puis à celle encore plus officielle est répressive de Rome avant et après 325.

    Le malheur a voulu que les manuscrits retrouvés à Qumrâm passent d’abord dans les mains du Vatican qui les a retenus pendant près de 50 ans (cf. La Bible confisquée, de Michael Baigent et Richard Leigh, 1992). Lorsque des chercheurs tentaient de les consulter ils essuyaient une fin de non recevoir ou on ne leur laissait consulter que des extraits soigneusement triés sur le volet. Et quand enfin les textes deviennent accessibles à la communauté internationale on s’aperçoit qu’il y manque beaucoup de pages. Certes le temps (plus de 20 siècles parfois) a fait son œuvre dévastatrice mais quand même. L’évangile de Marie Madeleine fait partie des pièces rapportées aux manuscrits de Nag Hammadi publié en 1955. Dans cet évangile il manque les pages 1 à 6 et 11 à 14. Sans être particulièrement paranoïaque on peut se demander si ceci est bien accidentel et l’œuvre du temps. Or si le doute s’installe ici pour un texte d’à peine 19 pages, que pouvons-nous penser des autres qui en contiennent des milliers ?

    Et qui était donc chargé de ces manuscrits ? Le préfet de la commission et chef de la puissante Congrégation pour la doctrine de la foi. Cette Congrégation n’est autre que l’héritière du Saint Office de 1542 qu’on appelait auparavant Sainte Inquisition… et qui était à sa tête ? Monseigneur le cardinal Joseph Ratzinger, qui est aujourd’hui le Pape Benoît XVI. Autant dire qu’on n’est pas prêt de connaître toute la vérité sur ce qui s’est réellement passé !

    Parmi les manuscrits mis à jour ces dernières années, il en est un qui retient toute notre attention, c’est le codex dit de Tchacos qui livre lui totalement ses secrets ou presque puisque le manuscrit original a été sérieusement endommagé par ses différents détenteurs, (voir « l’Evangile de Judas » chez Flammarion, 2006) et sans censure. Tant mieux car c’est sans doute l’un des plus important puisqu’il renferme entre autre l’évangile de Judas, le traître, le maudit, celui par qui le scandale de la crucifixion est arrivé et qui pourtant dans cet évangile est présenté comme l’élu de Jésus, rien de moins. Ces textes sont avérés et authentifiés. Du reste Irénée de Lyon évoque l’évangile de Judas dans son « Contre les Hérésies » écrit aux environ de l’an 180. Il est raisonnable de penser qu’à cette époque tous ce écrits circulaient donc librement, mais hélas plus pour longtemps… et qu’ils furent purement et simplement détruits en raison de leur caractère jugé hérétique. Judas réhabilité, quelle révolution ! Et pourtant lisons entre les lignes quand Jésus dit : « Celui qui est le plus petit d’entre vous tous, voilà le plus grand » (Luc 9-48), « malheureux celui par qui le Fils de l’Homme est livré » (Marc, 14-21), « recevoir celui que j’enverrai c’est me recevoir moi même » (Jean, 13-20) or c’est lui qui envoie Judas : « Ce que tu as à faire, fais le vite » (Jean, 13-27), Judas est donc le dernier des apôtres. « Mais toi, tu les surpasseras tous (les apôtres) ! Car tu sacrifieras l’homme qui me sert d’enveloppe charnelle ! » (Judas, 56), « L’étoile qui est en tête de leur cortège est ton étoile » (Judas, 57). Judas qui sacrifiera aussi sa propre « enveloppe charnelle » puisqu’il se pendra après avoir livré Jésus aux scribes. « Quand le Sage a accompli son œuvre, il se retire » (Tao Te King, 9).

    L’attitude de l’église n’a fait qu’entretenir la suspicion au sujet des manuscrits et de leur manipulation éventuelle. Et à quel prix pour celle qui tremble de voir le trésor de la vérité éclater au grand jour après l’avoir jalousement gardée ou travestie. « Pourquoi est-ce que le propriétaire de 10 000 chariots est hautain et dédaigne le monde entier ? Le dédain détruit l’âme. Et l’absence de calme mène à la perte de la Fondation » (Tao Te King, 26). « Quand les lois et les répressions deviennent trop strictes, alors le nombre des personnes mécontentes et en opposition s’accroît » (Tao Te King, 57). Tous ces évènements rapportés et mis ensemble font de l’église catholique une grande menteuse manipulatrice des fidèles qui promet un paradis après la mort alors qu’il est à notre portée ici et maintenant. « La grande Voie est toute simple mais le peuple préfère les sentiers » (Tao Te King, 53).

    Non tout ceci ne sonne pas le glas de l’église qu’on dit déjà moribonde depuis quelques décennies mais la bête est difficile à tuer ! Et l’Opus Dei veille. Quels secrets retient encore le Vatican dans ses murs ? Qu’il livre enfin ces secrets à l’humanité qui la mérite et la réclame, et qu’il se méfie de la conscience des hommes qui sont déjà en train de reconstruire leur histoire et de comprendre la véritable et profonde nature de Dieu trop longtemps étouffée et masquée par des siècles d’obscurantisme.

     

    Hervé Buschard.

    par Hervé Buschard vendredi 24 décembre 2010


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  • Le suaire de Turin, ou le nouveau visage de la science

    Quel sera le nouveau visage de la science au XXIème siècle ? Et si, grâce aux analyses effectuées sur le suaire de Turin, ce visage ressemblait de très près à celui de Jésus de Nazareth ?

    Pour le dire comme Baudelaire, depuis Voltaire, on s’ennuyait en France et le manteau de l’esprit scientifique avait recouvert notre pays de façon aussi sereine que des dizaines de milliers d’églises.
     
    Certes, une nouvelle ambition avait surgi, partout dans le monde : comprendre notre univers grâce à des expériences reproductibles. Alors oui, on avait évolué grâce à Darwin, on était gentiment déboussolé par la physique quantique, éperdu dans la cosmologie, bref, on batifolait dans la glorieuse incertitude du sort. Quand patatras, voilà-t-il pas que surgit un drap...
     
     
    Au début, ce n’est rien, ce drap. Ce "suaire de Turin". C’est un grand morceau de tissu troué, tâché, avec l’empreinte d’un homme difficilement visible à l’œil nu. Mais quand commence réellement la phase d’investigation scientifique, en 1898, c’est la surprise générale : ce drap de lin a beaucoup de caractéristiques d’un négatif photographique. En 1902, à l’Académie des Sciences de Paris, c’est l’embarras : on censure la communication d’Yves Delage, pourtant agnostique notoire, qui déclare y voir la trace du cadavre d’un personnage historique : Jésus de Nazareth. Dans l’église, c’est aussi le trouble. Loin de se réjouir, le chanoine et historien Ulysse Chevalier va jusqu’à truquer des documents pour prouver que l’on est en face d’un faux médiéval. Un agnostique contre un chanoine : la bataille à fronts renversés a bien commencé.
     
    Après ce début en fanfare, le suaire devient bien plus qu’un drap. Après des milliers d’heures d’études, une vingtaine de publications dans des revues internationales à comité de lecture, les scientifiques américains parlent d’un « mystère qui continue toujours ». Ils sont tout simplement incapables de dire comment l’image s’est formée. Ce que l’image n’est pas, ils le savent ; ce que c’est, ils en ont une idée précise, mais comment c’est arrivé là, telle est la question.
    Alors pour mettre fin aux différentes contestations et polémiques qui entourent l’objet, on décide de procéder à une datation C14 en 1988. Et là, stupéfaction et re-patatras : 1260-1390 ! Un intervalle contredisant les études précédentes qui penchaient de façon très majoritaire dans le sens de l’authenticité. Non sans humour, la presse mondiale déclare le suaire de Turin mort et enterré.
     
    Mais aujourd’hui plus de 20 ans ont passé, et parmi les spécialistes, (très) rares sont ceux qui pensent que le suaire ne date pas du premier siècle. D’un point de vue épistémologique, cette datation C14 ne peut d’abord être l’arbre qui cache la forêt des autres analyses. Par ailleurs au cours des dernières années, elle a été rudement attaquée, dépouillée de tout son prestige : toute une série d’études physiques et chimiques ont montré que l’échantillon prélevé n’était pas représentatif de l’ensemble. La dernière analyse statistique publiée en 2010 va dans le même sens. Nombre d’historiens pensent que la présence du suaire est attestée par les documents à Constantinople en 1204, voire avant. Et malgré les multiples déclarations et envolées médiatiques, nul ne peut, même avec les moyens technologiques actuels, reproduire les caractéristiques uniques présentes sur l’image. Il y a quelques mois, le chimiste et sceptique revendiqué Luigi Garlaschelli a proposé un modèle permettant selon lui de reproduire le suaire avec une technique médiévale. Manque de chance et de perspicacité, pour ce faire, il a été obligé d’admettre des faits que les soi-disant "sceptiques" avaient longtemps refuté en bloc et qui rendent l’image véritablement unique, le tout sans convaincre, même dans son propre camp.
     
    Finalement, on voit s’esquisser de plus en plus fortement un changement de paradigme, un retournement de situation. La démarche scientifique, pensée par beaucoup et pendant plusieurs siècles comme un cheval de Troie contre la religion, amène de plus en plus un ensemble d’éléments qui accrédite les récits fournis par les Evangiles. Et l’on ne parle là que du suaire, objet le plus connu, mais d’autres images tout aussi mystérieuses mais moins étudiées doivent aussi être mentionnées : on pense notamment ici au suaire d’Oviedo et au Voile de Manoppello. Freiner ces découvertes scientifiques sur la base d’un présupposé religieux paraît aussi bien faible : dire comme on l’entend parfois « ma foi n’a pas besoin du suaire de Turin » est bel et bon, mais c’est oublier que, Jésus ne mégota pas, si l’on peut dire, sur les miracles, comme c’est oublier que saint Jean eut besoin de voir le suaire (« il vit et il crut ») et que saint Thomas eut besoin non seulement de voir mais aussi de passer son doigt dans les plaies du Christ.
     
    Au terme de cette analyse malheureusement trop rapide, on constate que si le XXIème siècle a de grandes chances d’être religieux, c’est parce qu’il a de grandes chances de continuer sur la voie scientifique de la rigueur. Et si la science nous présente un nouveau visage, il ressemblera probablement à celui d’un homme ayant vécu il y a deux mille ans.
     
    Bibliographie : Quelques articles scientifiques sur lesquels nous nous sommes appuyés :
    • L.A. Schwalbe, R. N. Rogers, "Physics and Chemistry of the Shroud of Turin - A Summary of the 1978 Investigation", Analytica Chimica Acta, 135, 1, 1982, pp. 3-49.
    • R.N. Rogers, "Studies on the Radiocarbon samples from the shroud of Turin", Thermochimica acta, 425, 1-2, 2005, pp. 189-194.
    • E. Poulle, « Le linceul de Turin victime d’Ulysse Chevalier », Revue d’histoire de l’Eglise de France, vol. 92, n° 229, 2006, pp. 343-358. 
    • E. Poulle, "Les sources de l’histoire du linceul. Revue critique", Revue d’histoire ecclésiastique, vol. 104, n° 3-4, 2009 , pp. 747-782
    • L. Garlaschelli, "Life-size Reproduction of the Shroud of Turin and its Image", Journal of Imaging Science and Technology—July/August 2010—Volume 54, Issue 4, pp. 040301-(14)
    • M. Riani, A.C. Atkinson, G. Fanti, F. Crosilla, "Carbon Dating of the Shroud of Turin, Partially Labelled Regressors and the Design of Experiments", International Workshop on the Scientific Approach of the Acheiropoieta Images, 4-6 May 2010.
     

    par Cazab mardi 23 novembre 2010


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  • L’enseignement.

    Aucun homme ne peut rien vous révéler sinon ce qui repose déjà à demi endormi dans l’aube de votre connaissance.

    Le maître qui marche à l’ombre du temple parmi ses disciples ne donne pas de sa sagesse mais plutôt de sa foi et de son amour.

    S’il est vraiment sage, il ne vous invite pas à entrer dans la maison de la sagesse, mais vous conduit au seuil de votre propre esprit.

    L’astronome peut vous parler de sa compréhension de l’espace, mais il ne peut pas vous donner sa compréhension.

    Le musicien peut pour vous chanter la mélodie qui est dans tout espace, mais il ne peut vous donner l’oreille qui saisit le rythme, ni la voix qui lui fait échos.

    Celui qui est versé dans la science des nombres peut parler du domaine des poids et mesures, mais ne peut pas vous y conduire.

     

    La vision d’un homme ne prête pas ses ailes à un autre homme.

     

    Chacun de vous se tient seul dans la connaissance de Dieu, de même chacun de vous doit être seul dans sa connaissance de Dieu et dans sa compréhension du monde.

     

    Le Prophète


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  • Vos enfants ne sont pas vos enfants.

    Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.

    Ils viennent à travers vous mais non de vous.

    Bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

    Vous pouvez leur donner votre amour mais pas vos pensées, car ils ont leurs propres pensées.

    Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.

    Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais n’essayez pas de les faire comme vous, car la vie ne va pas en arrière ni ne s’attarde avec hier.

    Vous êtes les arcs par qui vos enfants comme des flèches vivantes, sont projetés.

    Le grand Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.

     

    Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie, car, de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.

    Le Prophète


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  • L'Homme de la Terre

    Film sur ce lien :

    L'Homme de la Terre


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    La tristesse et la joie

     

     "Alors une femme lui demanda : "parlez-nous de la joie et de la tristesse-"

    Il lui répondit :

    Votre joie est votre tristesse sans masque, et le même puits d'où fuse votre rire fut souvent rempli de vos larmes- Comment pourrait-il en être autrement? Plus profondément le chagrin creusera votre être, et plus vous pourrez contenir de joie-

    La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas la même coupe qui fut cuite dans le four du potier?

    Lorsque vous êtes joyeux, regardez au fond de votre coeur; vous trouverez que ce qui vous apporte de la joie n'est autre que ce qui vous a donné de la tristesse,

    Lorsque vous serez tristes, regardez à nouveau en vous, et vous verrez qu'en vérité, vous pleurez pour ce qui fut votre délice-

    Il en est parmi vous qui disent : « la joie est plus grande que la tristesse », et d'autres disent : « non, la tristesse est plus grande »-

    Mais moi je vous dis qu'elles sont inséparables- Ensemble elles viennent, et quand l'une vient s'asseoir seule avec vous à votre table, rappelez-vous que l'autre dort dans votre lit,

    En vérité, vous êtes suspendus comme une balance entre votre tristesse et votre joie, Ce n'est que lorsque vos plateaux sont vides que vous êtes immobiles et en équilibre-

    Lorsque le gardien du trésor vous soulèvera pour peser son or et son argent, il faudra que votre joie et votre tristesse s'élève ou s'abaisse-

     

    Le Prophète


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    Le jardin du Prophète(extrait_01)

     

    « Vous êtes esprits bien que vous vous déplaciez dans des corps; et, comme une huile qui brûle dans l'obscurité, vous êtes des flammes, contenues cependant dans des lampes,

    Si vous n'étiez que des corps, ma présence auprès de vous et les paroles que je vous adresse seraient vaines, comme la mort interpelant la mort,

    Mais il n'en est pas ainsi,

    Tout ce qui est immortel en vous est libre, de jour comme de nuit, et ne peut être enfermé ni enchaîné car telle est Sa volonté,

    Vous êtes Sa respiration, tout comme le vent que nul ne pourra saisir ni mettre en cage,

    Et moi aussi, je suis le souffle de Sa respiration »

     

    Le jardin du Prophète(extrait_01)

     


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